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Anatomies 2008 / Brazzaville - Saint-Brieuc

mise en scène Roland Jean Fichet

: Quelques entrées, quelques prises

pour se faire une idée de la démarche

Entrée en scène : identifications


L’histoire qu’on va vous raconter débute par une série de micro-récits : des récits de corps. Nous sommesà Brazzaville, dans le studio de danse du Centre culturel français. Quatre danseurs/acteurs – des noirs et des blancs – en costume-cravate debout sur le plateau regardent les spectateurs. Trois danseuses/actrices viennent se placer devant eux. Chacune des danseuses/actrices se tient face à un acteur/danseur. Le spectateur voit le visage des danseurs et le dos des danseuses. Elles sont habillées et coiffées. Les quatre hommes libèrent les cheveux des femmes ; dénouent ce qui est noué, ôtent une partie de leurs vêtements, les disposent autrement.


Le dévoilement construit un monde : chaque corps se constitue et est constitué par l’autre comme monde singulier. Il se transforme à vue. Il creuse sa part de lumière et sa part de nuit. Il devient autre. Couleurs, formes, lignes, plis, surfaces… Aveu des corps. Ils entrent en scène. Qu’est ce que ce corps a dans le ventre ?


Les hommes et les femmes échangent leurs places. Les femmes danseuses à leur tour déconstruisent et reconstruisent les corps vêtus/dévêtus des hommes danseurs. D’entrée de jeu, ces corps se préparent et sont préparés pour passer des frontières. Revêtus d’une identité troublée et troublante, ils attaquent les mots.




L’artiste polymorphe


Des danseurs et des acteurs, à Brazzaville et à Saint-Brieuc, ont commencé à esquisser dès 2007 un vocabulaire pour ce spectacle.


4 mars au 11 avril 2007. Brazzaville. — Centre culturel français. Premier festival Makinu Bantu, festival de danse. Orchy Nzaba et Roland Fichet réunissent un groupe de danseurs/danseuses et d’acteurs/actrices. Dix-huit personnes. Exploration de la série de textes intitulés« D’où ? ». Thème : la rupture du corps familial par l’irruption de l’étrange étranger. Rapports de corps. Dialogues musclés. Conflits père-fille et père-fils qui transforment la scène en champ de bataille. Recherche d’un vocabulaire et d’une syntaxe qui associent intimement théâtre et danse. Les danseurs entrent dans les mots avec détermination. Ils les boxent. Les acteurs s’engagent dans des propositions physiques, élaborent des gammes gestuelles et sonores. Personne ne s’accroche à son identité artistique, tous prennent le risque du déplacement, du saut dans ce qui ébranle. De plus ils font preuve d’une attention sensible à ce qui se passe, à ce qui se construit.


5 au 22 septembre 2007. Brazzaville. — Nouvelle période d’expérimentation au Centre culturel français. Groupe réduit. Son noyau dur ce sont les danseurs de la compagnie Li Sangha. Onze personnes en tout : danseurs et acteurs. Roland Fichet propose de nouveaux textes : des solos. Ce solos permettent de concentrer l’attention sur chacun des interprètes. Orchy Nzaba et Roland Fichet centrent le travail sur l’irruption et le déploiement de chacun des corps, dans le texte, dans l’espace, dans les formes cadrées. Quête : le mystère de chacun des interprètes. Tous répondent présent à l’invitation qui leur est faite d’être des artistes polymorphes : danseurs, acteurs, chanteurs. Matériau premier : le corps dans tous ses états. Cette façon de cheminer, d’entrer dans un corps à corps avec les mots ne libère-t-elle pas leur énergie mieux qu’une autre ? Les appuis : des gammes de sons, des gammes de gestes, des gammes de mots et de phrases, des gammes d’états. Objectif : tramage du sens à partir de plusieurs registres de signes.« Nous aurons besoin sur le plateau d’artistes qui ont le sens du bond, du passage, de la transgression… Et pour en dire encore un peu plus qui ont le sens de l’au-delà. »




Une citation


« Des verbes et des pronoms se dispersent dans l’air et puis il se passe quelque chose de saisissant. Le corps bondit à un autre niveau. Dans une succession de mouvements électro-convulsifs, le corps échappe à tout contrôle, s’agitant et tournoyant de manière effrayante. Lauren Hartke fait faireà son corps des choses que je n’ai vu qu’en dessin animé. C’est une attaque qui projette apparemment l’homme d’une réalité dans une autre. » (Extrait de Body Art, roman de Don Delillo).

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