theatre-contemporain.net artcena.fr

Cyrano

+ d'infos sur l'adaptation de Anthony Magnier ,
mise en scène Anthony Magnier

: Notes de mise en scène

Théâtre à vue
Illusion théâtrale - mise en abîme - changements de costumes à vue – scénographie - gestuelle (Commedia dell’Arte) - distanciation


Comme le dit un vieil acteur de Kabuki :


« Lorsque les acteurs et les spectateurs croient en l’illusion, cette illusion devient réalité ».


Depuis plusieurs spectacles, nous travaillons sur cette mise en abîme, nous montrons clairement le théâtre pour mieux débarrasser le spectateur de tout préjugés et lui laisser le choix de croire.


Il ne s’agit pas de faire une reconstitution historique - ni de créer un spectacle avec 25 acteurs et 10 décors qui sera « in-diffusable » - ici pas de « tricheries », le théâtre sera au centre du spectacle. Le décor représentera une aire de jeu, autour de laquelle, les sept comédiens évolueront sans jamais sortir de scène, les changements de costumes se feront à vue.


Les comédiens seront le spectacle, tour à tour, personnage, décors, foule, musique, chants. Avec la simplicité symbolique inspirée de la commedia dell’arte, c’est ici l’imaginaire du spectateur qui sera au centre de notre travail.


Dérision et laideur


Anticonformisme - désobéissance, liberté (de pensée, de parole, d’action), amour, dérision, bravoure


Cyrano se bat contre l'aliénation. Pour la liberté. Il refuse les compromis et ne cède à aucune pression hiérarchique. N'écoute que son cœur et son éthique plutôt que la morale de sa société. Il brandit la désobéissance comme un étendard. Il est l'ancêtre des Brassens, Brel et Ferré. Le descendant des Rousseau, Hugo et Molière.


Cyrano est amour, il est de ce sentiment l’idée de pureté extrême, refusant toute possibilité que le réel détruise son rêve. Il est celui qui parle mais n’éprouve pas.


Mais le symbole de cette révolte et de cet amour, est un homme défiguré. Il nous rappelle cet autre monstre créé par David Lynch (Elephant man) qui porte sur son visage sa laideur comme reflet de celle du monde. Comme Cyrano, il devient l’humain anormal, alors que c’est le monde qui l’entoure qui est inhumain.


Mais Cyrano se moque de lui-même et par cette dérision Rostand l’élève au rang de mythe.


Sept comédiens


Sur scène, sept comédiens uniquement. Sept comédiens pour concentrer l’énergie scénique. Sept comédiens qui racontent Cyrano, comme un exploit, changeant de personnages entre deux scènes, jouant parfois en même temps plusieurs personnages - comme Dario Fo (puis plus tard Philippe Caubère).


Ils courent, transforment le décor, changent de costumes, chantent, se battent en duel, dansent, puis regardent le spectacle eux aussi, acteurs-spectateurs.


Du Théâtre Populaire


C’est une des dernières pièces de théâtre populaire, elle est une excroissance des trois derniers siècles de théâtre, une sorte de couronnement.


D’un côté l’alexandrin – désarmant - de Rostand qui mêle raffinement et grotesque, de l’autre des situations théâtrales – du théâtre épique à la tragédie - et des personnages qui s’inscrivent dans la tradition de la farce et de la comédie de la renaissance.


Cyrano est devenu un archétype théâtral, il est le descendant du Capitaine de la Commedia dell'Arte, une intersection improbable entre plusieurs courants théâtraux, faisant de cette pièce un chef d’œuvre du théâtre populaire.

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.