Dans un théâtre, de nos jours. La pièce Cyrano de Bergerac est programmée. A l’image du cauchemar que tout comédien qui se respecte se doit de faire un jour, à savoir le fameux soir de la première où l’on est catapulté sur scène et où le texte n’est évidemment pas su ; le metteur en scène de ce Cyrano, lui, vient de se faire lâcher par toute sont équipe artistique et technique pour d’obscures raisons...

Songe ou folie ? Peu importe. A l’instant même où il s’apprête à annuler la représentation, un événement va précipiter une décision folle qu’il va devoir assumer : jouer la pièce d’Edmond Rostand… seul.

Le personnage/metteur en scène va alors basculer, glisser dans son monde intérieur.

Il endosse le rôle principal tandis qu’autour de lui les objets prennent vie, l’environnement sonore et visuel est modifié amplifié, déroute le spectateur qui se laisse happer par l’histoire. Et c’est dans un élan désespéré et jubilatoire qu’il va se jouer, mais aussi nous raconter son Cyrano.

Cyrano, personnage emblématique

Cyrano, personnage mythique, héros qui sait inspirer l’inimitié autant que la profonde admiration. Il est, en quelque sorte, le reflet du Misanthrope de Molière. C’est un personnage qui semble n’aimer rien ni personne et dont le caractère entier et sans concession, pourrait aller jusqu’à créer une certaine aversion à son encontre. Mais Cyrano est aussi cet autre personnage, cette face cachée, ce héros chevaleresque qui tait son amour et du même coup le magnifie ; en fait une inaccessible étoile.

Il cache sa laideur dans le plaisir des mots, et ce faisant, se créé un amour d’emprunt et épistolaire. De cet amour, Christian ne sera que le faire valoir, certes beau, mais ô combien sacrifié par avance aux yeux du spectateur qui lui, sait…