Ma collaboration sur le projet de Julie Dossavi est motivée par ce qui caractérise aujourd’hui la réalité de cette danseuse. Le seuil de maturité de son métier, le projet même de la commande proposée à différents chorégraphes, le choix de la forme solo et les niveaux d’exhibition qu’ils génèrent chacun avec leur spécificité d’écriture sont pour moi autant d’éléments qui m’inspirent dans cette expérience. Car il s’agit bien là d’une expérience au regard de la somme d’inconnues réunies et qui constitue pour moi tout l’intérêt de participer à ce projet dont je n’imagine pas aujourd’hui ni les développements, ni l’issue…
Julie Dossavi m’a invité à mettre en scène ces quatre solis. Je savais alors que mon regard s’attacherait à situer la production de Julie dans les contingences de l’économie du vivant dans lesquels elle inscrit son activité artistique. Il s’est agit de révéler dans un format très clinique sur quels enjeux et sur quels niveaux de connaissance ce corps agit pour se tenir socialement et intimement dans une verticalité propre à libérer des unités de valeurs attendues ou inattendues. La mise en scène des différents solis proposés par Julie n’ont pu faire l’impasse d’un commentaire en interstice propre à compléter ce que le langage chorégraphique omet de raconter. Conduire l’artiste au delà de sa danse, dans une autre prise de risque qui tente de l’exposer dans une totale mise à nu. C’est l’évidence immédiate qui m’a guidé pour cette collaboration.

Michel Schweiser