Mettre en scène Coupures signifie mettre en scène deux histoires : une histoire passée, le drame personnel d’un maire déchiré par un dilemme moral ; une histoire présente, le dénouement de ce drame, incarné par un face à face entre le public et le personnage principal.

Pour l’histoire passée, nous souhaitions obtenir un traitement cinématographique. Le quatrième mur n’y est jamais brisé, il n’existe ni unité de lieu, ni unité de temps. Le spectateur est déplacé du bureau d’un banquier, à une exploitation agricole en passant par une salle municipale en un battement de cils. Là, le spectateur n’est qu’observateur.

Pour l’histoire présente, celle de l’assemblée citoyenne, le quatrième mur explose : les comédien•ne•s et musiciennes sont dans le public et font face au maire, seul au plateau. Ici, le spectateur est partie prenante, un membre de l’assemblée, actif dans l’histoire.

Pour pouvoir basculer d’une temporalité à l’autre, nous avons souhaité travailler en espace vide. Comme un magicien jouant dos à la salle, l’équipe artistique révèle ses tours au public, en lui offrant ses conventions sans artifices : les comédien•ne•s changent de personnages comme de situation à vue, à l’aide d’un accessoire, d’un déplacement, d’un changement d’état et la musique se crée au plateau.