Corinne Dadat a 50 ans, elle est femme de ménage au lycée Sainte- Marie de Bourges. Elle est employée en Contrat à Durée Indéterminée dans cet établissement privé, rémunérée au SMIC /
Je l’ai observée attentivement faire son métier, c’est-à-dire faire le ménage. Elle m’a d’emblée confié, qu’à 50 ans, elle n’a pas de perspectives de reconversion. Non pas en raison de son âge, qui constitue pourtant un sérieux frein dans le contexte économique actuel, mais à cause de son incapacité à appréhender l’outil informatique. “Pour le moindre boulot on me demande de maîtriser les logiciels word et excel, mais moi je sais même pas allumer un ordinateur [...] de toute façon, tôt ou tard, on va être remplacé par des robots ...” /
L’expérience de Corinne est, si ce n’est représentative, tout du moins significative des réalités partagées par le “lumpenprolétariat” /

Réalité augmentée ? Confronter Corinne Dadat aux dernières technologies en cours dans le monde numérique et explorer avec elle les modes de représentation du “réel” est également une des questions de cette création. Il s’agit également de relier la question du numérique au politique et d’interroger le sens des nouveaux outils multimédias et de nos rapports à l’espace-temps qui en découlent. La réalité, elle, de Corinne ne s’“augmente” pas hormis sur le plan salarial. Son réel est d’une densité extrême. Son “temps réel” à elle est rythmé par le 30 de chaque mois qu’il faut atteindre et parfois attendre. Les écritures numériques vont nous permettre, dans une forme nouvelle, d’écrire la vie de Corinne Dadat en mettant en relief ce poème documentaire vivant //