Ni danseur ni chorégraphe, César Vayssié utilise le matériau chorégraphique dans des évènements performatifs ou des films, argument physique de l’idée d’engagement (artistique, politique, amoureux). Acte d’inversion, COPROUD change le sens de la relation professionnel /amateur.
En spectateur idéal, César Vayssié squatte la danse. Sans légitimité chorégraphique, l’amateur s’invite sur le plateau et décide l’aventure du duo, figure emblématique, avec Olivia Grandville.

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Arrive donc le moment où l’intrus et la danseuse se retrouvent face à face.

À partir de cette situation préméditée, le duo engage sans fiction les gestes d’une hypothèse esthétique de la relation. Le réel guide une rencontre inopinée, indexée au patrimoine sensible et aux compétences de chacun. La danseuse pactise avec un inconnu chorégraphique qui questionne son expérience. L’intrus porte avec lui es sensations festives, le souvenir de la pratique du ski de descente et la mémoire de la danse vue. Danseur profane, il devient chorégraphe ignorant.

Geste chorégraphique primitif, création spontanée d’un couple précaire et incongru. Il s’y joue le phénomène de la rencontre, parade ambiguë où les interactions visibles produisent les signes d’un projet commun fragile, archaïque voire burlesque. Un cru et un cuit chorégraphiques qui peuvent aussi se lire comme la conjugaison d’une mémoire visuelle avec une mémoire corporelle. Un autre mode de connaissance se déploie, la perception de l’autre permet de définir son espace intime et d’envisager l’étendue du partage de soi.

Surgit alors la dramaturgie muette et non écrite de cette rencontre.

L’expérience sera renouvelée à chaque opus, elle sera également proposée à d’autres danseuses « expérimentées ».