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+ d'infos sur le texte de Barbara Bouley
mise en scène Barbara Bouley

: Note de la metteur en scène

"J’ai écrit ce texte à l’aube, accompagnée par la voix ab-joy du rossignol dans l’espoir, toujours naïf et incertain, que l’hourvari de ces femmes et leur tentative de connexions avec les victimes de toutes les guerres, lointaines et récentes, soient accompagnés, dans nos esprits, de tonnerre et de pluie.
Pour qu’un jour la guerre ne soit plus perçue, dans notre anima, comme une fatalité. Pour que le temps d’une représentation, dans une sublime communion avec les morts, nous puissions faire exister, ensemble, quelque chose de nouveau sous le soleil.
Le rythme du texte balance, de façon répétée, entre naïveté et lucidité. Ecrit, dans le demi sommeil des justes, dans l’espoir que le spectacle qui en naîtrait pourrait faire cette promesse à mon enfant, et aux enfants des autres :
« N’aies plus peur, la guerre, un jour, s’arrêtera, comme cela, d’un coup... ». Comme si je pouvais parler de la guerre comme on parle de la pluie.
J’écoutais la radio... La France, via l’ONU, venait de déclarer la guerre à la Libye. Les yeux grands ouverts, face à mon éternelle incompréhension de ce présage d’effroi que profèrent ces hommes qui, à la tête d’une succession macabre de drapeaux, décident du sort des autres hommes et de la terre, je me remis à l’ouvrage.
Je savais alors que je ne pourrai pas tenir ma promesse. En effet, comment oublier que ce mal est solidement accroché à notre inconscient collectif, telle une mousson éternelle ; que ce mal est pareil à ces mauvaises pluies qui durent et contre lesquelles notre être tout entier peine à s’abriter ; que ce mal là est comme une lune noire qui porte le deuil d’un soleil à jamais disparu.
J’aimerais que ce spectacle navigue, sans cesse, entre rêve et réalité. Que bercé de lucidité et de naïveté, il témoigne - à travers ces trois poèmes archaïques distincts - de l’horreur du perpétuel drame humain qu’est la guerre tout autant que de la beauté du monde.
Pour que la promesse puisse, malgré tout, se frayer un chemin parmi les décombres. J’aimerais que ce spectacle restitue la puissante mélancolie qui naît de cette incompréhension du temps belliqueux dans lequel nous vivons ; et qu’il la restitue bien au-delà des mots, bien au-delà des corps et des mouvements, des images et du son... Bien au-delà de toutes les possibilités techniques que nous offre le théâtre aujourd’hui. Qu’il restitue cette mélancolie par le poids du silence."

Barbara Bouley-Franchitti

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