: Note d'intention
« Mon papa ne s’appelle pas Jean-Pierre mais il s’appelle Jean-Louis. Il porte des pulls un peu trop grands et vit aussi un peu perché dans ses pensées. Il aurait pu être philosophe, comme Jean-Pierre dans le spectacle. C’est lui qui me disait toujours « Choisir, c’est renoncer ma fille ! », « Si tu ne sais pas quoi faire, créé ton jeu ! » C’est sans doute pour ça qu’aujourd’hui je fais du théâtre et j’aime inventer des histoires.
En écrivant Comment moi je, j’avais envie d’écrire un spectacle pour tous à partir de 5 ans. Un spectacle à partager en famille et qui traverse les âges.
Je trouve que les adultes projettent trop souvent leurs angoisses sur les enfants. Ils ne font pas
assez confiance à leur ressenti. Ils ont peurs « qu’ils ne comprennent pas ! ». Je suis au contraire
de plus en plus convaincue que l’enfant est un être sensible, avec ses propres émotions, sa
volonté, capable de réfléchir, avec le désir d’être agent de sa propre vie.
Et à l’inverse, j’aime m’adresser à la part d’enfance qui j’espère est restée en chacun de nous !
C’est pour ça que j’avais envie de soulever des questions fortes qui s’adressent à chacun de nous, quelque soit notre âge. C’est ce qui m’a emmené sur le chemin de la philosophie. Car il n’ y’a pas d’âge pour se poser des questions et nous avons beaucoup à apprendre de cet
« émerveillement philosophique » dont sont capables naturellement les plus petits !
« Un spectacle pour apprendre à poser des questions ! », voilà, j’avais trouvé mon point de
départ. Je me suis ensuite demandée comment réussir à emmener ces plus jeunes spectateurs
sur le chemin de la philosophie ? Ce mot fait toujours un peu peur… car il nous ramène à l’année
du bac et à la pensée dans sa forme la plus pure !
La question essentielle que je voulais soulever était celle de l’identité, comprendre « Qui je
suis ? », comment je me construis car c’est avec le langage que commence la prise de
conscience du Je.
Pour que ce voyage initiatique ne pose pas que des concepts ou des interrogations dans le vide, je me suis donc appuyée sur des situations concrètes et un personnage auquel les enfants allaient pouvoir s’identifier. J’ai choisi d’imaginer un conte.
Le conte s’adresse à chacun de nous dans un langage symbolique et magique qui laisse libre à sa propre interprétation. Il porte aussi une dimension philosophique et psychanalytique très forte C’est un matériau fantastique pour continuer la recherche autour d’un théâtre ludique et décalé qui mélange objets, marionnettes et jeu d’acteurs, univers théâtral qui fait aussi la singularité de notre compagnie. Nous sommes tous en effet habités par des images de forêt, de château, d’ogres, de géants, ou de princes et princesses …ce qui ouvre un imaginaire très riche !
Je n’ai pas choisi un conte précis mais plutôt de faire référence sous forme de clin d'oeil à certains contes connus, comme Blanche-neige, le Petit chaperon rouge, le Petit Poucet… Le conte m’a permis de développer une dramaturgie simple qui donne plus de liberté au théâtre d’images, une écriture visuelle et symbolique où la force des images poétiques fait sens.
Marie Levavasseur
novembre 2012
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