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Combat de nègre et de chiens

mise en scène Mathieu Boisliveau

: Présentation

Après Molière, Tchekhov ou Shakespeare, la compagnie Kobal't s'empare de la langue de Koltès, pour déclarer une nouvelle fois son amour du jeu et du drame intime. Mathieu Boisliveau a choisi de mettre en scène ce combat entre soi et l'autre, entre mensonge et vérité, à l'intérieur de quatre murs qui empêchent toute fuite vers un ailleurs.

Un lieu, une nuit, une enquête... et du sang. Construite comme une tragédie, Combat de nègre et de chiens creuse le thème de la vengeance déjà présent dans Hamlet, le précédent spectacle de la compagnie. L’histoire se déroule dans une Afrique imaginaire, pensée comme « un lieu du monde » par son auteur. Nous sommes sur le chantier d’une entreprise française, à l’abri de l’extérieur, surveillé par des sentinelles figurées par le public disposé de part et d’autre de la scène. La mise en scène de Mathieu Boisliveau, au plus proche des interprètes, nous rend témoins de ce qui se passe à l’intérieur : un Noir s’est introduit dans la cité des Blancs et réclame le corps introuvable de son frère mort. Ainsi commence l’histoire d’une série de violences. Au centre du plateau, comme un ring : mensonges, trahisons et complots s’enchaînent. Rythmée par de vibrants face-à-face, la pièce devient le théâtre permanent des négociations. À travers cette écriture pensée comme une enquête, le verbe soulève peu à peu la vérité de chaque personnage. Leur violence, à la hauteur de leur désespoir, fait apparaître leur quête d’amour et de reconnaissance. Et de maladresses en échecs, ces solitudes tendues vers l’autre inaccessible sortiront toutes perdantes.
Si la pièce « ne raconte ni le néocolonialisme ni la question raciale » explique Koltès, pour Mathieu Boisliveau, elle parle de dominations et comporte en sourdine la possibilité de ranimer une forme de culpabilité. Les violences sociétales révélées par les drames intimes de ses personnages lui permettent finalement d’interroger la possibilité de vivre ensemble : à quel moment cesse-t-on de reconnaître l’autre ? Peut-on réellement cohabiter de manière juste et équitable ? Serons-nous capables un jour de résister aux violences infligées, hier et aujourd’hui, au nom du capital ?

Elsa Kedadouche

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