theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Coeur ténébreux (Duister Hart) »

Coeur ténébreux (Duister Hart)

+ d'infos sur le texte de Josse De Pauw
mise en scène Guy Cassiers

: La Pièce

Quand le vernis d’une civilisation s’érode, il ne nous reste qu’un cœur ténébreux.


Après leur collaboration à succès Sous le volcan (2009), d’après le roman Under the volcano de Malcolm Lowry, Guy Cassiers et Josse De Pauw montent maintenant ensemble Cœur ténébreux.


Cœur ténébreux est l’adaptation qu’a faite Josse De Pauw de Heart of Darkness, le célèbre roman de Joseph Conrad. C’est l’histoire d’un voyage à travers les terres intérieures de l’Afrique, alors encore peu foulées, aux temps du colonialisme. Conrad s’appuie sur sa propre expérience pour l’écriture du roman : l’année 1890 le voit en effet capitaine d’un bateau à vapeur qui sillonne le Congo, alors encore domaine privé du roi belge Léopold II. Au cours de son voyage, Conrad est témoin de tant d’abus et d’atrocités qu’il donne immédiatement sa démission au retour.


Le livre a touché un large public par le biais du film Apocalypse Now (1979) – situé pendant la guerre du Vietnam – qu’il a inspiré au réalisateur américain Francis Ford Coppola.


Tant pour son récit que pour sa technique de narration, Heart of Darkness est compté au rang des plus grands romans du XXe siècle. Cette description impitoyable de la réalité coloniale est simultanément un portrait bouleversant des faces obscures de l’âme humaine. Tout cela se concentre dans le personnage de Marlow qui, fasciné à l’écoute des histoires qu’il entend sur Kurtz, décide d’aller le voir. La remontée du fleuve en bateau à vapeur est un voyage vers le cœur de l’Afrique, dans des terres que peu de Blancs ont foulées, mais aussi vers le cœur de l’horreur du comportement humain. Quand Marlow rencontre Kurtz, il ne voit plus en lui le modèle du civilisateur inspiré, mais un homme torturé qui, ne distinguant plus le bien du mal, s’est adonné à des pratiques monstrueuses.


Josse De Pauw ne joue pas que le rôle du narrateur Marlow, mais aussi ceux de tous les autres personnages qu’il rencontre au cours de son voyage vers Kurtz. La technologie visuelle dont Guy Cassiers fait usage permet de faire dialoguer la présence en direct avec l’image projetée. Comme l’indique le titre de l’adaptation, l’accent dans cette mise en scène n’est pas porté sur la description du monde extérieur, mais sur l’évocation du trouble monde intérieur. Son voyage à travers la jungle est une succession de rencontres avec des facettes de lui-même, jusqu’à ce qu’il lui faille aussi se reconnaître dans le « cœur ténébreux » de Kurtz.


Le script est basé sur la traduction néerlandaise de Bas Heijne, qui voit dans l’histoire de Kurtz dans la jungle une teneur très actuelle : « Qui libère l’homme de ses inhibitions sociales verra que peu d’êtres sont à même de vivre en dehors de la société. Qui abolit le « moi » crée des égoïstes par excellence. Qui pose que la fin de l’histoire est arrivée, ne comprend pas que tout le monde veut avoir une histoire, de gré ou de force. Dans le monde de Conrad, des idéalistes peuvent se prouver des haïsseurs du genre humain, des antiracistes, des racistes et des pacifistes peuvent plaider avec feu pour des "interventions militaires", sans devoir changer un iota de leur discours. »

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.