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Cinq jours en mars

+ d'infos sur le texte de Toshiki Okada traduit par Corinne Atlan
mise en scène Yvan Rihs

: La Pièce

« ACTEUR 1, au public : Bon alors, euh, maintenant je vais vous présenter la pièce qui s’appelle Cinq jours en mars, alors le premier jour, enfin d’abord je vais vous situer le cadre, donc ça se passe au mois de mars de l’année dernière, et un matin, Minobe, euh oui, c’est l’histoire d’un mec qui s’appelle Minobe, alors bref, un matin, Minobe se réveille dans une chambre d’hôtel et il se dit : « Non mais qu’est-ce que je fous ici ? »


Ainsi commence Cinq jours en mars. Et si l’on voulait résumer les choses jusqu’au bout, on pourrait le faire de la façon suivante :


Tokyo, 19 mars 2003 : en pleine crise mondiale, alors que les Etats-Unis viennent de déclarer la guerre à l’Irak, un garçon et une fille se rencontrent par hasard dans une salle de concert rock, et se rendent le soir même dans un hôtel de banlieue où ils couchent ensemble cinq jours de suite. Au même moment, d’autres jeunes couples parcourent la ville, tandis que des manifestations s’organisent pour protester contre la participation de l’armée japonaise à la coalition américano-britannique.


Un tel résumé ne rend pourtant aucunement compte du véritable tempérament de ce texte, dont le moteur est précisément la difficile compilation de cette histoire a priori marginale. Car, plutôt que de nous épater avec une aventure épique immédiatement gratifiante ou potentiellement édifiante, cette pièce se concentre essentiellement sur un processus fragile et pas forcément spectaculaire : la simple rencontre avec l’autre. Oui, «son prochain», comme on dit, avec qui il faut «se serrer les coudes», comme on dit, parce que «c’est la crise», comme on dit… Mais ce simple lien, dans un monde enfumé par les clichés et les formules toutes faites - par les slogans de la morale, du devoir et de l’engagement, fût-il pacifique - ce chemin vers l’autre s’apparente à un dédale indescriptible. Et dans cette pièce, la rencontre, avant que d’être celle de deux adolescents sur le lit d’un motel, est d’abord celle que le rendez-vous théâtral voudrait provoquer entre interprètes et spectateurs, dans le temps paradoxal de la représentation, dans cette brève parenthèse au moins.

Yvan Rihs

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