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Chimères, la valse des écorchés

mise en scène Anne Contensou

: Note d'intention

"Ici c’est l’espace entre deux temps.
Purgatoire des possibilités
Plus, mais pas encore en enfer
Pas encore au ciel et plus."
Chimères, Valse (extrait)


Chimères, quelques échos heurtés, comme issus des limbes.
Chimères, une dramaturgie de l’entre deux, où déambulent des monstres issus d’une obscure mythologie et qui pourtant, trouvent leur correspondance dans notre ordinaire contemporain.
Vivants, morts ou endormis, les êtres livrés ici sont comme en suspens, inscrits dans un temps indéfini, à la fois figé et qui avance…vers le pire ?
Les pieds dans le sang, ces obscurs bouffons parviennent pourtant à rire et à chanter. Les auteurs ont longtemps parlé de « mobile » pour désigner cette forme, une façon de relier ses fragments dans une instable unité.
En ce qui concerne l’espace, nous avons voulu proposer un espace unique, qui réunirait ces êtres et qui en ferait une communauté, appartenant ou ayant appartenu à un même temps.
Ce temps, il pourrait être le nôtre, celui que nous vivons ici et aujourd’hui, où désirs de toutes puissance et de jeunesse éternelle croissent dans notre paysage quotidien.
C’est pourquoi nous avons privilégié un espace réaliste ayant encore les attraits d’un noble monde mais portant déjà son usure, continuant même à s’altérer au fil de la représentation.
Comme si ces limbes étaient l’obscur crépuscule de notre société en fin de course et essoufflée, ayant engendré ses propres monstres.
Cette bulle porte en elle toutes les fins de siècle et toutes les fins du monde.
Par définition, le mobile toujours en mouvement, s’animera aux vibrations de la musique et l’atmosphère sonore sera l’élément organique de cette composition.
Puisqu’il faut attendre et vivre encore, avant un lointain lendemain, autant le faire en chantant. Ou en dansant une valse, expression de nos fastes souvenirs d’antan.
Valser, même en boitant, dans ce qui aurait pu être jadis une salle de bal.
Valser, même épuisés, jusqu’au dernier souffle, si celui-ci existe.
Place donc à la valse des mutilés.

Anne Contensou

février 2012

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