: Note d'intention
Je connais l’Oulipo depuis une quinzaine d’années et n’ai quasiment jamais raté un seul « Jeudi de
l’Oulipo » (lecture publique donnée par les oulipiens un jeudi par mois à la Bibliothèque nationale de
France).
À force d’assister à ces lectures, de me familiariser avec cette littérature précise et souvent drôle,
exigeante et extravagante, qui place volontiers la langue au centre (travail sur les sonorités, les
variations, les permutations… en deux mots les contraintes formelles), je me suis demandée un jour
comment faire sonner les mots de l’Oulipo autrement qu’en les disant.
J’ai tout de suite pensé à la musique et plus particulièrement au chant, qui fait partie de la
potentialité du texte écrit, et qui n’a pas été beaucoup abordé dans l’univers oulipien.
Certains textes ont été écrits spécialement pour le spectacle, d’autres choisis parmi le corpus
considérable de l’Oulipo en privilégiant les auteurs vivants.
Chanter les textes de l’Oulipo c’est donc le projet initial de ce spectacle avec comme désir
impérieux que la musique soit toujours au service de la langue et non l’inverse.
Pour ce faire, je me suis mise à la recherche d’un compositeur intéressé par ce type d’écriture et j’ai
découvert, avec bonheur, qu’il existait un pendant à l’Oulipo : l’Oumupo (Ouvroir de musique
potentielle). Finalement ça n’est pas avec 1 compositeur mais 3 (tous membres de l’Oumupo : Mike
Solomon, Jean-François Piette et Valentin Villenave) que nous avons décidé de nous lancer dans cette
aventure oulimupienne qui allie contraintes littéraires et musicales !
Outre la voix, il y a sur scène un véritable petit orchestre : piano, batterie, percussions, trompette,
mélodica, toy-piano, ukulélé, flûte traversière, thérémine (instrument spectaculaire qui a la particularité
de produire de la musique sans être touché par l’instrumentiste !).
Mon désir n’est pas de faire un tour de chant ou un concert avec une suite de chansons mais plutôt
une sorte de cabaret oulipien résolument joyeux et théâtral où chacun des instrumentistes-interprètes
aurait pleinement sa place.
C’est pourquoi j’ai demandé à Laurent Gutmann de s’occuper de la mise en scène afin de
transformer ce concert en un véritable spectacle où le jeu scénique des interprètes aurait autant
d’importance que la musique elle-même.
Jehanne Carillon
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