Poursuivant toujours son exploration du parlé chanté qui inspire son travail depuis de nombreuses années, Nathalie Joly crée le troisième volet de sa trilogie sur Yvette Guilbert dans une mise en scène de Simon Abkarian. Ce nouveau spectacle musical fait suite au succès de "Je ne sais quoi" (1er épisode) et "En v'là une drôle d'affaire" (2ème épisode).
Dans la maturité de sa vie et de son art, Yvette Guilbert, la Reine du café-concert, commence à 61 ans une carrière cinématographique éblouissante peu connue du public d'aujourd'hui. Elle puise sa vitalité en continuant à contre-courant des stars hollywoodiennes, à s'opposer aux lois de la mode et de l'image, et à la tyrannie masculine exercée sur la femme. Toujours précurseur, ses chansons sur les femmes de la Belle époque, ses conférences, ses chroniques radiophoniques, ses œuvres littéraires, bousculent les normes. Les "Princesses de la rampe" – comme on nommait les femmes artistes - renversent l'ordre établi et dénoncent les inégalités. Yvette Guilbert est une femme multiple, exploratrice de la scène et donc de la vie. Luttant contre les préjugés, contre l'endoctrinement de la mode et de la beauté, elle contribue par son travail sans concession jusqu'à la fin de sa vie à l'émancipation de la femme. Elle meurt à l’hôtel de réfugiés Nègre Coste d’Aix-en Provence en 1944, un an avant le droit de vote des femmes.