: Mot du metteur en scène
Ce poème tragique est d'une telle force qu'il commande un travail d'une grande retenue pour permettre à la métaphore de se déployer librement grâce à la force d'évocation du théâtre. Abattre le mur de l'indifférence, ne pas tout montrer, ne pas essayer d'être plus vrai que le réel, aucun pathos, aucune plainte dans le jeu pour cette femme qui prend la parole dans l'urgence. Pas d'appuis naturalistes qui enfermeraient le récit dans un quotidien réducteur, anecdotique, mais un espace dépouillé comme un territoire à partager, un territoire à parcourir avec cette femme seule, qui porte en elle toutes ces femmes qui demandent «Pourquoi?». Essayer de comprendre l'incompréhensible, abattre le mur de silence, le silence qui surgit, qui s'épaissit en dedans de nous, pour une méditation sur le temps présent, ce temps qui nous contrôle beaucoup plus que nous le contrôlons, ce temps qui maintient l'illusion du pouvoir sur nos vies. Liberté! De quelle liberté parlons-nous?
« [...] il y a peut-être des crimes qu'il ne faut pas oublier, des victimes dont la souffrance crie moins vengeance que récit. Seule la volonté de ne pas oublier peut faire que ces crimes ne reviennent plus jamais.»
Paul Ricoeur, Temps et récit
Gervais Gaudreault
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