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Ceux qui errent ne se trompent pas

mise en scène Maëlle Poésy

: Texte et dramaturgie, note d'intention

« Tout redeviendra grand et immense / Les terres simples et les eaux ridées. » Rilke


LES ENJEUX


À travers une écriture qui fonctionne comme une comédie noire, je souhaite interroger notre manière de concevoir la démocratie.
Comment peut-on s'interroger sur sa réalité et ses symboles ?
Et puis cette autre question, comme un fantasme jeté sur la plage blanche : que se passerait-il si on disait ànos représentants qu'on ne veut plus d'eux ?
Quelles seraient leurs réactions? Les premières déclarations ? Les premières mesures ?


Et puis l'acte électoral que représente-t-il ? Une célébration de la démocratie ? Un mensonge consenti ?
Pour nous qui avons trente ans, ça veut dire quoi ?
La pièce se conçoit comme une pièce d'anticipation surréaliste. Le suspens y est fondamental.
Je souhaite travailler sur le non-dit, sur le secret, sur ce que l'on devine sans que la chose soit formulée Mais aussi sur l'absurdité et la drôlerie de certaines situations : le discours public et le discours privé, le discours politique et le discours intime, celui de la classe politique et celui des médias auxquels nous sommes tellement habitués qu'on ne les entend plus.


LES PERSONNAGES


Chacun des personnages de la pièce possède une manière singulière de s'exprimer et ainsi de rendre compte de sa réalité. Je souhaite un style simple et direct qui puisse également trouver des accents sensibles et poétique.
Une journaliste/commentateur sportif. Elle est en absolue empathie avec ce que fait la population. Elle s'écrit, s'exclame, s'émeut, fond en larmes ou suspend son souffle. Elle observe aussi. Elle n'a rien ni du code ni du ton télévisuel ou radiophonique. Elle n'est pas phagocytée.
Un jeune premier ministre. Une sorte de Rastignac. Beau sans doute, menteur et sincère et désespéré comme Rastignac. Incapable comme lui de se résoudre à perdre ce qu'il a mis tant de temps à conquérir. Une jeune ministre de l'intérieur qui mène une enquête de grande ampleur sur ce vote incompréhensible et les raisons de ce phénomène blanc. Nous voulons voir comment la peur s'empare de la classe politique à mesure que la situation évolue. Notamment avec le caractère événementiel de la crise blanche. Un peu comme les ministres de Thiers lors de la Commune. Ceux qui quittent la ville. Ceux qui y restent.
Une autre femme, énigmatique comme une sorte d'ange, entre l'Ange exterminateur de Buñuel et Terence Stamp dans le Théorème de Pasolini, un personnage qui transforme ceux qu'elle rencontre. Notamment l'enquêteur. Non par des arguments politiques mais parce qu'elle est sincère et pleine d'une sorte de bon sens populaire qui va l'émouvoir. L'enquêteur est mélomane, ordonné, maniaque. Il se chante pour lui seul des chansons en se faisant réchauffer une soupe de petits pois au micro-ondes.


Je relis Memorandum de la peste de Georges Didi-Huberman, je pense aux prédicateurs de la fin du monde, à la maladie et à la montée des eaux, à la fin et à la chute des civilisations, au mythe originel de la purification par l'endroit du péché.


Il y a comme un substrat mythologique ancestral présent dans notre histoire. Mais il y a aussi La confession d'un enfant du siècle de Musset, Les illusions perdues et Splendeurs et misères des courtisanes de Balzac pour leur atmosphère, la course au pouvoir, les dessous de table et les pots de vins qui infirment ou confirment les idéaux, la lucidité désespérée de Lucien de Rubempré.

Kevin Keiss

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