Un jeune homme prometteur, pompier à ses heures et respecté par tous, incendie les maisons de ses voisins. Un jeune écrivain sans histoire part doucement à la dérive. Ces deux trajectoires se déploient de manière parallèle, se superposent et se font écho, pour faire apparaître les failles de l'âme humaine et la frontière ténue qui nous sépare de la folie.

Inspirée par le roman du jeune Norvégien Gaute Heivoll (Before I burn, « Avant que je me consume », en français, éd. J.-C. Lattès), Yngvild Aspeli nous entraîne dans un village, au milieu d'une forêt traversée par des bêtes sauvages. Des nappes de fumée grise, le crépitement des flammes, l'odeur du feu : la jeune metteure en scène privilégie l'atmosphère et la dimension sensorielle pour raconter des états d'âme inavouables. De manière impressionniste, les acteurs, les marionnettes, la musique, les ombres construisent un univers énigmatique et subtil. « Nous avons tous une flamme en nous, affirme Yngvild Aspeli. Elle doit brûler pour que l'on puisse avancer. Mais si elle grandit trop, elle devient destructrice. Je crois que l'on travaille toute sa vie à trouver l'équilibre de cette flamme. » Un spectacle sur la complexité de l'être, où la beauté ambiguë du feu reflète la tentation de transgresser les règles humaines.