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Ce matin, la neige

mise en scène Sylvie Ollivier

: Note de mise en scène

par Sylvie Ollivier

Septembre 2009

La neige, ce matin, en Dordogne fait surgir en Anna et Thomas le souvenir d’évènements enfouis en eux. Elle va mettre au jour l’essence même de leur vie. Françoise du Chaxel part du réel. Enigme, mise en intrigue, enquête. On ne sait ce qu’on va découvrir. Mais le sujet même de l’énigme n’est sans doute rien d’autre que la mise en évidence du processus d’élaboration de la narration.


Chaque mot et chaque geste pèsent. La parole devient chair. L’écriture dense est trouée de silences, les mots, les gestes restent comme suspendus. Par cette partition de mots et de silences, par cette chorégraphie des corps, on entend l’au-delà du texte .


Les corps se heurtent, se croisent, s’échappent, apparaissent, disparaissent. Les éclairages cadrent les corps et révèlent leur densité comme pour pénétrer l’âme et accompagner la pensée dans ses mouvements. Les sensations oubliées affleurent dans le corps et l’imprime.


Une grand économie de signes : mots, images, sons, sens, émotions, silences, lumières, pour provoquer du théâtre dans le corps même du spectateur. Et s’il y a des images, elles ne seront pas illustratives : rythmes, matières, sensations infimes, contre point des mots.


L’acteur doit se saisir de cette matière en mouvement, de cette narration en train de se faire. Il doit en comprendre tous ses développements, ses silences, ses articulations.


Il doit épouser les pas de l’auteure et être très concret dans sa parole, et en même temps il doit ouvrir des pans très intimes, des réminiscences et des compréhensions très personnelles pour faire résonner le récit, le découvrir dans le même temps que le spectateur.


Dans la scénographie, une certaine douceur, une sorte d’immatérialité mais aussi une référence forte au concret. Un dispositif scénique simple et ouvert, une page blanche, des tombées de rideaux, pour laisser le champ libre à l'imaginaire du spectateur. Des espaces facilement modulables et transportables. Plusieurs tulles ou textiles superposés en profondeur pour jouer sur les apparitions, disparitions, superpositions, et les entrées de lumières - cadrages cinématographiques, zoom pour concentrer toute l’attention sur la tension de l’expression des corps et des visages.


L'espace proposé est ainsi léger, il se veut écrin au texte pour ne pas casser le fil tendu d'une mémoire qui surgit et se révèle pas à pas, au présent. L'écriture de Françoise est très précise, une partition qui avance avec cette émotion qui naît soudain et s'empare de nous dès la lecture…. D'où vient cette force de l'émotion et comment la restituer sur le plateau, comment ne pas la mettre en danger ?


La parole vibre, des êtres parlent, tâtonnent, questionnent, fuient, se débattent et s’apaisent… peut-être. Au travers de l’histoire commune - l’exil, la guerre, l’exode, l’engagement - l’Histoire de l’Humanité entière. Comment être et advenir dans ce monde de bruits et de fureur ?

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