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Cabaret de l'exil

Bartabas ( Mise en scène ) , Marine Goldwaser ( Direction musicale ) , Le Petit Mish-Mash ( Musique )


: Note d'intention

Par Bartabas

Aventure totale au cœur d’une histoire sans âge ; depuis presque quarante ans, Zingaro poursuit son itinérance théâtrale.
Les 2 années de confinements imposés ne nous ont plus permis de suivre les amours im- possibles des oiseaux migrateurs. La pandémie a provoqué chez chacun un comportement de survie, de repli, d’évitement. Il m’est apparu dès lors comme un devoir, une nécessité, de revenir à un théâtre plus convivial.
Ressusciter le Cabaret équestre des origines, une cérémonie à découvrir fraternellement autour d’un verre de vin chaud et dont les protagonistes, hommes et chevaux, sont les officiants, c’est aussi honorer l’incroyable aventure humaine qui nous lie avec trois générations de spectateurs complices.


À Zingaro, la musique est notre territoire et l’amour des chevaux notre religion. Les Cabarets de l’Exil se déclineront sur quatre saisons consécutives. Ils seront joués d’octobre à mars dans notre vaisseau de bois échoué pour toujours au Fort d’Aubervilliers.


Ce premier volet célèbrera la culture yiddish et sa musique klezmer ; un monde nomade en référence au déracinement perpétuel du peuple juif.
L’exil entraîne presque toujours l’enrichissement de ses propres racines, il impose une re- naissance, un détachement de ses liens ancestraux. Recevoir cette sève nouvelle exige courage et ouverture d’esprit.


S’offrir à cheval au public, c’est faire du verbe avec lui ; inventer un langage immémorial, un échange au-delà des mots, quand la langue des hommes, elle, est amenée à disparaître et à renaître au gré des vents de l’histoire.
Le yiddish, vecteur de la culture juive du quotidien, fut longtemps « la langue officielle du nulle part »(Michael Wex - Kvetch ! - Le Yiddish ou l’art de se plaindre.), la langue de l’exil par excellence. Elle est aujourd’hui une langue mourante, qui renaîtra peut-être un jour. Comme l’a dit Bashevis Singer avec son humour dévastateur et diabolique, lors de la remise de son prix Nobel de littérature : « J’écris en yiddish car j’aime les fantômes. Et je crois qu’un jour ces milliers de juifs morts qui parlaient yiddish vont ressusciter, et en sortant de leur tombe, vont demander quel est le dernier livre publié en yiddish. »


A l’occasion de ce Cabaret de l’Exil, de jeunes chevaux et de vieux complices ont rejoint la tribu Zingaro pour goûter encore un peu la joie d’être ensemble car il n’y a pas de plus belle aventure que celle que l’on sait partager. Le théâtre donne sens à nos vies ; vivons-le chaque soir comme une première fois et laissons « l’âme du vin chanter dans les bouteilles, un chant plein de lumière et de fraternité » ("L’âme du vin", Baudelaire).

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