Avec ces deux mots, Jean-Claude Grumberg met en branle une machine infernale, un mouvement perpétuel. Nous n’en finirons pas de nous demander comment ça va, nous n’en finirons jamais de répondre à la même question. Il y a là comme une condamnation, mais c’est tout de même une des façons les plus abordables de se montrer civilisé.

«Ce qui apparaît dans ces dialogues, c’est une certaine difficulté à communiquer commune à un grand nombre de personnages de Grumberg... On dirait que ces personnages sont atteints de la maladie d’Alzheimer... Ce n’est pas un hasard si Grumberg voit dans «En attendant Godot» de Beckett le modèle par excellence du théâtre qu’il aime. Comme chez ce grand poète de la scène, le langage est pour lui : ‘‘le lieu d’une création poétique véritable, inspirée certes d’une musique, d’une rythmique, d’intonations entendues dès l’enfance, mais transfigurées par une langue tout à fait originale, mélange de verve et de mesure, où la musicalité le dispute à l’oralité, où le débordement lui-même adopte les mouvements d’une rigoureuse cadence.’’»
Evelyne Ertel – «théâtre d’aujourd’hui n°14»

Un humour décapant alimenté par la violence parfois autiste du texte et l’ironie violente de femmes disant des paroles d’hommes.