Avec un père critique de rock, je suis né dans cette musique, à l’intérieur même de sa matière. Le théâtre est venu bien plus tard, par hasard, par esprit de contradiction. Trimballé toute mon enfance de concert en concert, mon désir vital de monter ce spectacle vient de là ; de cette puissance inégalable que touchent les chanteurs / stars de rock, de ce feu sacré. Le public y est acteur, fou, démoniaque, vivant, hurlant. Pourquoi le théâtre peine à retrouver cette évidence ? C’est après cette sensation que je cours depuis maintenant 10 ans. Et c’est elle qui est notre fil rouge. Je veux créer ce Club 27 pour répondre à mon envie de spectateur avant même mon envie de metteur en scène.
Qui est le Jim Morrison d’aujourd’hui ? Amy Winehouse ? Qui sont nos héros ? Qui adorer ? Et pour quelles révolutions ? Je constate qu’aujourd’hui cette remise en question traverse beaucoup d’artistes. Je constate également que la réponse passe souvent par l’autodestruction, la rage, la colère. Je veux tenter d’y répondre par plus de vie, de tendresse, de sensualité androgyne, de fêlure, de désir, de silence.

Dans notre Club : ils sont cinq acteurs et un musicien, d’âges et de parcours très différents. Ils ont tous un rapport personnel, intime, à cette légende ‘Club 27’. J’ai moi-même passé cette barre sacrée des 27 ans depuis peu… Si je suis en vie aujourd’hui, est-ce par choix ou par habitude ?

Très vite, nous nous sommes tous retrouvés autour de cette problématique qui traverse chacun d’entre nous : doit-on préférer une vie intense et mourir à 27 ans à une vie plus calme mais longue ? N’y a-t-il pas d’autre alternative ? Un courage plus audacieux ?
… Qui consisterait à se battre pour vivre jusqu’au bout sans jamais abdiquer, sans jamais s’éteindre ?
Ne devons-nous pas déclarer le club des 27 fermé, et avoir désormais la force de vivre ?

Guillaume Barbot