theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Cendres de Marbella »

Cendres de Marbella

+ d'infos sur le texte de Hervé Mestron
mise en scène Pascal Antonini

: Présentation

Ecrit à la première personne dans une langue aussi incorrecte que truculente, Cendres de Marbella est le récit d'une trajectoire au ras du bitume, celle d'un petit gars qui voudrait bien s'extirper de sa banlieue en déliquescence autogérée, pour être quelqu'un d'autre du bon côté du périphérique. Une nouvelle drôle et noire.


Les espoirs et déconvenues de l’Algérie sont inscrits dans ma mémoire génétique. Je porte en moi l’héritage de mon grand-père qui a quitté sa Kabylie natale pour venir en France. Je suis cette troisième génération d’émigrés prise en sandwich entre la soumission du passé et la révolte d’aujourd’hui. Mon écriture a été portée par une mémoire invisible, construite à partir de sensations indicibles. Ainsi est né le récit, c’est du moins mon alibi du moment pour justifier cette peinture réaliste du texte. J’ai cru faire le grand écart, mais en réalité, je n’ai fait que me rapprocher de moi-même. Oui, j’aurais pu tout à fait ressembler au personnage de Ziz, faire tout comme lui. Mais c’est quelque chose que je n’ai pas réussi dans ma vie : vivre dans l’illégalité, connaître le souffre de la peur et l’hystérie du business, ou couper la bite d’un mec. Pourtant, durant la période d’écriture, j’ai eu le sentiment que le récit prenait sa source dans mon âme et qu’il exultait enfin, comme pour rendre au verbe toute sa puissance mémorielle. Herve Mestron



ll est des moments rares pour un comédien où la vie nous offre la chance d’endosser ce genre de rôle. Ce genre de rencontre où l’histoire te replonge dans ton enfance, comme si le récit devenait un prétexte à convoquer tes propres souvenirs : ma jeunesse à Elancourt et Trappes, enfant, au coeur d’une famille nombreuse, de déracinés regroupés pour affronter ensemble les difficultés économiques, le chômage, l’indifférence, la délinquance et surtout l’ennui. Banlieusard, issu d’un métissage familial; tout me colle encore à la peau. Et puis une jeunesse loin des livres et des théâtres où le mot culture peine à entrer dans les immeubles. Oui c’est vrai j’en témoigne, il est très facile de tomber dans l’engrenage du deal et de l’argent « sale » quand tu considères qu’il existe une justice différente et inégale selon ta classe sociale. Voilà pourquoi je me sens depuis le début de cette aventure profondément lié à ce texte d’Hervé Mestron qui rend la langue à celles et ceux qui l’ont un peu perdue. En retour, c’est pour moi le moment et l’occasion de tendre la main à mes petits frères et soeurs; qui je l’espère se retrouveront à travers l'environnement de Ziz, personnage que l’on voit peu de cette manière au théâtre.


Ici, je défends mon propre fantôme ressurgit des années passées. Hors de question de s’apitoyer sur son sort, mais de transformer cette force du désespoir… en champ/ts des possibles. Wesh !

Nicolas Charrier – comédien

Hervé Mestron

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.