theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « C'est comme ça (si vous voulez) »

C'est comme ça (si vous voulez)

+ d'infos sur l'adaptation de Guillaume Cayet ,
mise en scène Julia Vidit

: Visiter le répertoire

De quoi parlons-nous quand nous utilisons le terme répertoire ? Des pièces que tout le monde connait ? Qui est ce tout le monde ? La jeunesse connait-elle vraiment L’Avare ou Phèdre ? Si la postérité a retenu celles-ci, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, elle aurait pu ou dû en retenir beaucoup d’autres ! Qui fait l’histoire ? C’est certainement ce qui distingue le patrimoine et le répertoire. J’entends ici par œuvre du répertoire, une œuvre écrite dans les siècles passés, appartenant ainsi au répertoire théâtral européen, connu ou encore inconnu.


Je m’intéresse volontiers aux œuvres mineures, dont la postérité n’a pas vraiment voulu ! Je ne monte pas les tubes, ils ne m’attirent pas. Les pièces de jeunesse sont souvent le foyer de l’œuvre entière, elles contiennent l’auteur entier et les débordements de son époque. Quand je fais le choix de mettre en scène une œuvre de ce répertoire - au-délà de mon goût pour sa langue, son intrigue, ses personnages et sa dramaturgie – c’est parce qu’elle me jette à la face des problématiques contemporaines. Miroir déformant, elle m’offre pourtant un reflet net de notre temps.


Après Musset, Thomas Bernhard ou Corneille, je choisi de m’intéresser à Pirandello. Il écrit C’est comme ça (si vous voulez) en 1917. Avec Guillaume Cayet, auteur et dramaturge complice, nous enquêtons le texte et son contexte d’écriture pour porter un regard sur l’histoire. Comment Pirandello raconte-t-il le monde, à côté de Mussolini ? Comment Corneille le racontait-il à côté de Louis 13 ? Comment le racontons nous, à travers eux, à côté de Macron ?
Notre réponse se loge dans un dialogue entre théâtre et société, en passant par le passé. Nous soufflons sur la poussière et nous adaptons l’œuvre : nous lui mettons un coup de pied pour la pousser dans notre temps. Nous re-colorisons le passé : ce geste est visible et il produit du théâtre. Sur cette création, nous emboitons le pas du dramaturge italien ! Convaincus par l’intérêt de la représenter à travers nous, nous allons au cœur de l’œuvre, nous l’arrachons pour le tendre aux spectateurs. Sacraliser l’œuvre serait mortifère.


Au Théâtre de la Manufacture, je veux que les artistes d’aujourd’hui s’emparent librement du répertoire ! Je rêve le Centre Dramatique National Nancy-Lorraine comme un lieu de création et de diffusion pour ces spectacles qui réactivent les classiques. Nous pouvons y élargir le patrimoine constitué par les gagnants de l’histoire. Le répertoire féminin du 17ième siècle ou encore le théâtre anarchiste : certaines pépites ont été injustement enterrées, déterrons-les !


Nous n’en reviendrons que plus forts au présent et au théâtre contemporain.

Julia Vidit

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.