: Présentation
L’arrivée d’un nouveau fonctionnaire – Monsieur Ponza – suscite de l’émotion dans une petite préfecture. Au-delà de la curiosité naturelle des habitants, sa conduite intriguerait n’importe qui : il semble séquestrer sa femme et empêcher sa belle-mère, Mme Frola, d’aller chez sa fille. Lui-même rend tous les jours visite à Mme Frola et s’oppose à ce qu’elle reçoive qui que ce soit. Pourquoi ?
Haut fonctionnaire et voisin de palier de Mme Frola, Agazzi veut absolument obtenir des explications. La vieille dame vient d’elle-même les donner – son gendre est fou. Sur ces entrefaites, Ponza accourt et déclare que sa belle-mère est folle. Qui croire ? Cette famille, réfugiée après un tremblement de terre, semble perdre pied. Laudisi, un parent d’Aggazi, s’amuse de toutes les hypothèses. Toutes les explications sont plausibles. La curiosité s’accroît à mesure que la comédie progresse avec vitalité vers un dénouement inattendu, qui joue, l’air de rien, un tour à celui qui a suivi l’intrigue.
Que sait-on des choses et des gens ? Ce qu’on en voit ou ce que l’on croit en voir est, bien souvent, ce que l’on aimerait qu’ils soient. Sur cette difficulté qu’il y a à cerner la réalité, voilée comme elle l’est par la subjectivité, Luigi Pirandello a écrit en 1917 Così è (se vi pare) en français, traduisons : C’est comme ça (si vous voulez.)
Après Illusions, Le Menteur et La Bouche Pleine de Terre, je continue avec mes collaborateurs artistiques, la mise en crise de la vérité au théâtre. Cette fois, j’entraînerai les acteurs dans un jeu qui s’inspire de la caricature, en tant que reflet le plus fidèle de l’individu. Et avec Thibaut Fack, nous créerons un espace de jeu inspiré de l’escalier infini pour nous amuser de la situation que propose le dramaturge italien. Avec l’auteur Guillaume Cayet, et après avoir expérimenté l’écriture d’un épilogue pour signer l’oeuvre de Corneille, je compte réussir à pousser plus loin la comédie de Pirandello dans un travail d’adaptation de la pièce originale. Nous écrivons un acte 4 comme une passerelle de 1923 à aujourd’hui.
Aujourd’hui, la vitesse de propagation des informations nous invite à prolonger cette oeuvre visionnaire, à la rendre encore plus comique, plus folle, plus alarmante. Pirandello lui-même, maître dans l’art de jouer avec les apparences, aurait été inspiré par la démultiplication et la circulation des images, vraies ou fausses, de notre temps.
Julia Vidit
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