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Beyrouth Hotel

+ d'infos sur le texte de Rémi De Vos
mise en scène Frédéric Fuertes

: Présentation

La singularité de l’écriture de Rémi De Vos dans Beyrouth Hôtel réside, me semble-t-il, dans sa capacité étonnante à faire parler ses personnages dans une langue fluide, sans fioritures, proche du quotidien, tout en abordant, avec subtilité, des thématiques sensibles, comme la figure de l’étranger, la rencontre avec l’autre, le voyage, le choc des cultures, ou encore la guerre, la solitude, le rapport de l’artiste à sa création, l’amour… Rémi De Vos réussit à faire entendre ces thématiques en choisissant une forme d’économie tant de l’intrigue (un auteur français coincé dans un hôtel libanais) que de la langue qui, par ailleurs, ne manque parfois pas d’humour. Cette économie permet de mettre en relief la complexité des sentiments du protagoniste principal et leur évolution dans son interaction à l’altérité, que ce soit avec la seule personne en présence (la réceptionniste de l’hôtel), ou avec les absents (le metteur en scène censé l’accueillir à Beyrouth, mais aussi sa femme et son ami restés en France). En essayant régulièrement de joindre ces derniers par téléphone, l’auteur paraît chercher une sécurité qui lui échappe tandis qu’il est ici, à l’étranger, contraint par les événements de « cohabiter » avec la réceptionniste. C’est sur cette base que se déploie le huis-clos de Rémi De Vos dont le propos embrasse des questions dépassant les frontières libanaises et s’adressant à tous, d’où la volonté de le porter à la scène à travers une création visant un public large. En mêlant danse, musique, vidéo, la mise en scène proposée tend à répondre à cette ambition. Le recours à la vidéo est également une manière d’accentuer l’isolement de l’auteur qui, en attente dans cet hôtel, erre entre le hall d’accueil et sa chambre ; les scènes se déroulant dans sa chambre sont ainsi retransmises à l’écran, donnant à voir l’enfermement de ce personnage, prisonnier de ce lieu et de son « petit monde » auquel seules les tentatives de dialogue de la réceptionniste paraissent pouvoir briser les chaînes, si tant est qu’il veuille les recevoir et y répondre…

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