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Berlin mon garçon

+ d'infos sur le texte de Marie NDiaye
mise en scène Stanislas Nordey

: Questions à Annie Mercier

Quelles ont été tes impressions à la découverte de la pièce de Marie NDiaye, Berlin mon garçon?


Première impression : texte très musical, littéraire, très écrit. Mystérieux et opaque. Plus les personnages parlent sans communiquer, plus ils se complexifient sans s'éclairer. On comprend la menace qui pèse sur la famille, la radicalité du garçon, mais je me suis posé cette question qui vaut ce qu'elle vaut : le terrorisme est-il à l'extérieur de nous ou à l'intérieur? Est-ce qu'une cellule familiale peut le sécréter? Le texte soulève beaucoup de réflexions sur l'éducation, la transmission, les valeurs, la culture… le mal. Et son origine, le passé, le présent. Ce qui m'intéresse beaucoup dans le texte, c'est le pouvoir conféré à la parole, à l'oralité, en opposition à la lecture silencieuse et solitaire. L'auteure évoque la parole consolatrice, bienveillante et comme chacun sait : «Notre besoin de consolation est impossible à rassasier » − Stig Dagerman.


Y a-t-il une thématique ou un passage de la pièce qui t'a particulièrement saisie ?


Pour commencer, évidemment, comme tout comédien curieux et empressé, je me suis particulièrement intéressée au monologue d'Esther, qui m'a semblé énigmatique, hybride, catholique… puis, la globalité du texte m'a paru ouvrir des fenêtres sur le rêve, l'hallucination, le conte. J'ai l'impression que l'écriture joue avec des strates multiples. Et qu'elle n'a pas fini de nous étonner. De nous inciter à nous poser des questions essentielles.


Comment vois-tu le personnage d'Esther, que tu interprètes ? Et sa relation avec son fils Lenny?


Esther, j'ai bien du mal à la cerner. Elle m'apparaît omniprésente, envahissante, dévorante, et puis ouverte sur d'autres mondes, gouailleuse, poétique, lucide, pragmatique, hantée par des réminiscences, des voix, des souvenirs… et aussi elle évoque la tendresse, l'amour, peut-être est-elle traversée par des fulgurances…
Sa relation avec son fils : deux forces, deux expériences qui s'opposent, deux visions du monde, du sacré, de l'amour, de la parole.

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