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Batman contre Robespierre

Alexandre Markoff ( Écriture )


: Note d'intention

Batman contre Robespierre, raconte la chute d’un homme. Un homme qui possède tout et qui, comme Job, va tout perdre sans comprendre pourquoi. Les raisons de sa chute n’ont en apparence aucune rationalité, elles semblent injustes et arbitraires. Pourtant, en y regardant de plus près on voit autour de cet homme un peuple divisé, qui ne croit plus en l’action collective, résigné, que la publicité, la télévision, le cinéma ont fini par convaincre que seul un justicier solitaire pouvait encore quelque chose pour lui. Derrière la figure de Batman se dessine le portrait fantasmé de l’homme occidental d’aujourd’hui : Batman est l’héritier d’un empire, Batman s’en remet à la technologie, Batman agit seul. Chez lui, le peuple est un agrégat inquiétant d’individus, seuls comme lui, en proie à des passions brutales, incontrôlables. Le peuple est une foule dangereuse et influençable qu’il faut protéger d’elle-même. Batman agit au nom de la justice, mais d’une justice d’en haut, d’un droit naturel qui échapperait au contrôle de la cité. Batman croit au destin et en la prédestination. Il incarne le triomphe de valeurs conservatrices. Dans ses films et dans le cinéma grand public en général, dans l’idéologie véhiculée par la culture de masse, il règne un parfum de désaffection, et de cynisme qui profite aux plus riches.


Face à Batman, se lève du fond de notre histoire une figure aujourd’hui décriée, universellement vouée aux gémonies, et rendue savamment inaudible par l’historiographie contemporaine : Robespierre. On l’appelait l’Incorruptible et notre époque, qui ne jure que par la liberté, regarde son œuvre avec un mélange de honte et de frayeur. Il avait dit avant de mourir, face à ses bourreaux : « Peuple, souviens toi que si dans la République la justice ne règne pas de façon absolue, et si ce mot ne signifie pas l’amour de l’égalité et de la patrie, la liberté n’est qu’un vain nom. » Batman contre Robespierre raconte le combat invisible de ces deux figures dans nos vies quotidiennes. Au-delà du portrait d’une ville et de ses habitants, nous voulons parler de l’idéologie dominante aujourd’hui, de sa capacité à se dissimuler sous le masque du divertissement, pour assiéger nos consciences. Nous voulons offrir le moyen de la comprendre et peut-être, en la mettant en scène, en lui donnant un nom, nous doter d’outils pour ne plus la subir.

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