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Batailles

mise en scène Jean-Michel Ribes

: Entretien avec Jean-Michel Ribes

Comment vous est venue l’idée, avec Roland Topor, d’écrire Batailles ?


Jean-Michel Ribes : Déjà, je dois préciser que Roland est la seule personne avec qui j’aurai pu écrire comme ça à deux mains. Tout d’abord, on a pensé que Batailles est un titre qui pourrait convenir à n’importe quelle pièce de théâtre. C’est plus une pièce écrite avec la volonté de s’amuser ensemble qu’avec l’envie de donner des leçons. Donc il n’y a pas de message, l’idée étant plutôt de créer quelque chose comme un espace météorologique. On voulait que ce soit la mer, la montagne et la campagne. Ce sont des pièces déflagrantes qui doivent être jouées avec beaucoup de sincérité ; le genre de texte qui exige un type d’acteur précis. On a travaillé dessus ensemble pendant quinze jours avec Roland. Mes pièces viennent en général comme ça, d’un coup. Une forme apparaît, mais on n’en a pas encore conscience, et c’est justement cela qui permet d’avancer. Il faut être en quelque sorte le premier spectateur de nos personnages, les suivre pour voir où ils vont nous emmener. C’est quelque chose qui nous amusait beaucoup avec Roland car on finissait par éclater de rire. Dans ces pièces, la logique tombe en morceaux, mais ce n’est jamais abstrait, c’est vécu et incorporé par des personnages. Il y a des conflits, mais à chaque fois on voit bien que c’est absurde. Et, au fond, c’est bien ça le coeur du problème, le fait que cette vie est absurde.


Comment avez-vous fait la connaissance de Roland Topor ?


J-M R. : Je l’ai rencontré pour la première fois en 1969 chez Arrabal dont je venais de monter une pièce. Topor a dit : « Je m’en vais car j’ai du pus plein la tête ». Ça m’a coupé l’appétit. Par la suite on a écrit tous les deux un texte pour la revue Oh Calcutta ! et on a sympathisé à travers une forme de résistance. Ensemble on avait une complicité très forte, mais on avait aussi nos jardins respectifs. Ce qui est sûr c’est que nous avions en commun le goût de ne pas se prendre au sérieux.

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