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Bar

+ d'infos sur le texte de Spiro Scimone traduit par Jean-Paul Manganaro

: Présentation

Nino et Petru attendent des jours meilleurs dans l'arrière-salle d'un café miteux. La mère de Nino met la culotte de sa fiancée. Petru perd les bijoux de sa femme au poker. Ils vont commettre l'irréparable.




Dans l'arrière-salle d'un petit café, un serveur et un chômeur se retrouvent. Nino rêve de préparer des cocktails chics dans un bar où l'on jouerait de la musique américaine. Petru, lui, cherche simplement un vrai travail, n'importe lequel. Nino a une mère oppressante qui, à chaque anniversaire, lui donne une nouvelle veste d'une couleur différente. Petru, en attendant d'améliorer sa situation, joue aux cartes. Il est victime du chantage de Gianni, un patron mafieux qui lui promet, en échange de pots de vin, un fantomatique emploi à vie. Lorsque Gianni est assassiné - par eux ? - un nouvel homme le remplace. Les deux compères n'auront pas d'autre choix que celui de recommencer un nouveau cycle d'espoirs et désillusions. Bar est la photographie imparfaite d'une société gouvernée par l'aliénation et la peur, où seule la loi du plus fort domine.




Précarité, exploitation, chômage, shit-jobs, prostitution, troubles mentaux, sexualité compromise, addiction au jeu : Bar s’impose comme une véritable fresque sociologique sur la décomposition d’une société occidentale affectée par la perte d'emploi et de lien social. Dans l’espace purement métaphorique d'une arrière-salle, deux créatures marginales fuient la violence du monde extérieur. Spiro Scimone nous donne la possibilité d’entendre leur voix. Ils rêvent sans cesse d’une rédemption, d’une émancipation financière qui probablement n’arrivera jamais. Leur condition naît du conflit entre les impératifs sociaux et la réalité des rapports économiques. Leur état d’âme est le nôtre. Dans une société désolidarisée et ravagée par dépression et anxiété, où l’autre face du néolibéralisme n’est qu’un nouveau fascisme, la précarisation de nos existences finit par agir inexorablement sur nos formes psychiques, relationnelles et expressives, en nous transformant dans les plus parfaits outils de l’idéologie dominante.




BAR

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