Le texte est un impressionnant témoignage de 1ère main d'une déportée politique ayant survécu à 27 mois dans les camps d'extermination nazis. Cette œuvre de Charlotte Delbo est tragique. Elle transmet l'effroi et la hantise. La hantise des déportés, de ce qu'ils ont vécu, d'en être revenus, de ceux qui n'en sont pas revenus ; la hantise de toutes les consciences, de l'Histoire. Pour L'SKBL, il n'est pas question de représenter les camps, ni d'en faire un « théâtre » de personnages ou de situations. Entre lecture spatialisée et oratorio, l’intention a glissé vers une forme de poème philosophique, chambre d’écho du poème de Delbo. Ainsi à la restitution des textes fut associé musique électroacoustique et images pressenties pour leur pouvoir et leur finesse de suggestion. Entre passé et présent, il y eut « Auschwitz » : un point à partir duquel il a fallu réinventer quelque chose. Les hommes, comme les esthétiques, en ont été bouleversés.