Secret, met en jeu les corps-à-corps d’un homme avec des machines conçues comme “prédictions mécaniques et matières à effets”. Johann Le Guillerm entend montrer à travers elles ce qui trouble nos croyances et connaissances.
Numéro après numéro, il convie le spectateur à partager leurs turbulences, leur mouvement, les équilibres ou déséquilibres qu’elles occasionnent. Il ouvre là un immense laboratoire vivant dans lequel il peut donner corps à ses déductions, montrant que la forme interfère sur le mouvement, que les turbulences se domptent, que les équilibres instables peuvent s’agencer.
Sous le chapiteau, ce qui se montre, c'est que science et poésie sont les deux faces d'une même quête de l'homme qui en inspectant l'Univers, ne cesse d'interroger sa réalité, ses énigmes, ses inconnues, ses folies.

Parler de Secret impose de dire quelques mots du principe qui sous-tend l'ensemble du projet Attraction.

La méthode d'élaboration du projet en concepts ou "chantiers" s’articule sur un socle de connaissances, acquises et vérifiées par expérimentation, sans principes fondateurs sur lesquelles s'articulent les classifications scientifiques appelé par Johann Le Guillerm "science de l'idiot", c’est à dire la science de celui qui ne sait pas, Johann Le Guillerm agit par intuitions, sans organisation conventionnelle des connaissances, structurant ses déductions par élaboration d'outils qui interagissent sans hiérarchies, avec l'idée que tout élément révélé peut affecter tout autre élément quelle que soit sa position.
Il suit en cela un modèle rhizomatique de plantes, où chaque projet devient tour à tour, sous l'influence réciproque de différentes observations, racine, tige ou branche, peu importe sa position sur la plante.
Comme on a pu parler d’art naïf ou d’art brut, il s’agit ici d’un regard innocent et rigoureux sur le monde, une attitude de recherche, une volonté d’élucidation.