: Note de mise en scène
Quel meilleur espace que le théâtre pour raconter la folie des
hommes et s’en amuser ? Art’Catastrophe met à nu les coulisses
de la construction d’un musée de la catastrophe. Argent,
relation, colère et traits de génie : toute entreprise n’est-elle
pas le lieu du politique, lieu où se croisent les intérêts et les
passions ?
Dès l’entrée, les spectateurs, assis sur le plateau, sont invités à
découvrir en avant-première les oeuvres d’art… emballées ! Dès
lors, chacun peut réaliser son musée imaginaire. Nous voulons
créer un espace polysémique, évoquant à la fois la construction,
la destruction et l’art chaotique du XXè siècle.
J’ai été séduite dans ce texte par les enjeux de la relation acteur-
spectateur.
Le public, toujours protégé par la fiction, est invité à participer
à des performances. Ainsi, j’aimerais que chacun puisse sentir
cet entre-deux qu’est l’état théâtral, que nous jouions ensemble
le temps d’une pièce !
Les personnages évoquent les artisans du Songe d’une nuit
d’été, des « non-acteurs » ayant à jouer avec leurs maladresses.
Or, plus ils fabriquent, plus tout s’écroule, ce qui nous invite
à travailler sur l’urgence de dire et de faire.
Je voudrais que la scénographie rende concret, par effet de
contraste, le ton burlesque. Par exemple, le garde-corps sur terrasse,
oeuvre « sublime », n’est qu’un objet ridicule, qui, tout
petit, rend les acteurs immenses.
La création lumière sera orientée selon trois axes : les services
de répétition, les « sun light » du show, et l’atmosphère de postcatastrophe.
Je voudrais que Sarah, jeune fille qui erre avec sa
lampe de poche, donne à voir le musée sous un jour lunaire,
comme dévasté. A travers la voix des survivants de Tchernobyl
qu’elle fait entendre, nous suivrons la ligne de l’intime et de
l’Histoire. Elle sera notre témoin, notre coryphée.
Pour moi, cette pièce possède un pouvoir cathartique par le
rire. Et j’aime vivre le théâtre comme un exutoire ! A chaque
étape de création, le texte a trouvé un écho dans l’actualité.
Aujourd’hui, le Liban revit des heures sombres. Et notre simulation
de seïsme peut actuellement se tester au Palais de la
Découverte ! La pièce ne juge pas mais se veut bienveillante.
Elle nous permet de penser, avec amour et humour, les contradictions
de notre monde !
Sarah Siré
01 octobre 2007
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