Dans la clôture d'une chambre d'hôpital, dans l'été brûlant, Marie, une jeune femme refait le parcours de sa vie, en ligne brisée. Chaque jour, elle rejoint le CHU de Caen ou sa mère Louise est alitée.

L'histoire d'Arromanches est simple, universelle, celle des derniers instants ici mal partagés, d'une mère et de sa fille. La pièce s'attache aux tensions et aux tendresses furtives, aux petits drames ordinaires de l'existence quotidienne.
Le mélange d'amour et de tourment, de haine et d'irrémédiable attachement qui oppose et rapproche Louise et Marie est d'autant plus complexe qu'ici, aux frictions nées de conflits des caractères, s'ajoutent celles provoquées par la “division” culturelle. La mère a peu fréquenté l'école, la fille est devenue professeur. Dans ses mots, son comportement, il y a cette distance qu'apporte son “instruction” face à cette mère qui en est restée privée.

Arromanches est une œuvre réaliste. Ses sources puisent dans la vie quotidienne, sensations de plage vide, d'un hôpital inhumain, d'une campagne normande. Histoire de famille, de couple, de travail.

La pièce est une fiction qui plonge dans mes racines familiales...
Elle est nourrie de deux événements de ma vie d'adolescent : la mort de ma grand-mère maternelle, une solide paysanne du bocage virois et l'élection de ma sœur comme Duchesse de Normandie par un comité France-Québec.
Entre la tragédie et la farce...

Arromanches a été crée, il y a plus de vingt ans. De toutes les pièces que j'ai écrites, c'est sans doute celle que je préfère, c'est celle aussi qui a rencontré le plus fortement le public. La mise en scène de Claude Yersin au Nouveau Théâtre d'Angers, avec Françoise Bette et Andrée Tainsy était très belle, très vraie.
Aujourd’hui, Françoise et Andrée nous ont quittés, elles étaient toutes deux, un peu mes muses...
Arromanches remporta le Prix de la meilleure Création Française décerné par le Syndicat de la Critique en 1987.

Daniel Besnehard