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Après le chaos

mise en scène Stéphane Daurat

: Note intention mise en scène

La perte d’un enfant, quelles qu’en soient les circonstances, est sans doute ce qu’il y a de plus inimaginable, effroyable et certainement impossible à surmonter. Comment vivre ce cauchemar sans douter de sa réalité, comment ne pas espérer que l’on va se réveiller, que tout va reprendre comme avant… ?


Mais le réveil n’a pas lieu, tout est vrai et les questions déferlent. Pourquoi ? Comment est-ce possible ? Que s’est-il passé ? Puis vient la culpabilité, celle que l’on ressent, celle des autres, leurs regards, leurs mots, leurs accusations. Et ce sentiment d’avoir failli, de ne pas avoir été à la hauteur, autant de questions qui déchirent et détruisent petit à petit.
Dans ce monologue fort et intense d’Élisabeth Gentet-Ravasco, tout est déjà joué pour cette femme, le drame a eu lieu, impossible de revenir en arrière. Le spectateur est convié à écouter le té moignage d’une mère dont le temps vient de se suspendre à jamais. Elle va se livrer, offrir en adresse directe au public le récit des évènements tragiques qui suivent la nouvelle : « Votre fils est mort ».


En s’interrogeant, en se racontant, elle nous invite, sans qu’on s’en aperçoive à nous glisser, à sa place, au plus près de cette tragédie. Et nous la suivons, l’écoutons, et nous nous interrogeons par mimétisme, sans jugement, happés par ces questions conscientes ou inconscientes qui naissent à chaque étape de son récit. Qu’aurions-nous fait ? Comment supporter cette horreur ? Comment vivre avec ? Comment vivre sans ? Comment se reconstruire ? Comment effacer ces images, ces sou venirs, ces odeurs ? Comment oublier ces phrases, ces mots… ? Comment comprendre ? Faut-il comprendre ?


Sur le plateau, quelques éléments dispersés, incomplets, amputés… Rien n’est réaliste mais tout concourt à nous évoquer les différents espaces d’une maison. Des morceaux de vie, de souvenirs, délimités par ces tissus qui descendent des cintres et forment une atmosphère cotonneuse, abstraite, qui soustrait à la réalité. Nous voyageons dans les souvenirs proches et lointains, heureux et tragiques de cette mère. De cette femme qui s’offre, se montre dans toute sa vérité, avec sincérité, tendresse, intensité, fureur, avec cette urgence, ce besoin de comprendre.


La création lumière et des projections vidéos sur tissus créeront une ambiance, feront ressentir une atmosphère, accompagneront un souvenir, délimiteront les espaces.
Le travail sur le son sera riche et précis, pour faire exister et vivre l’extérieur, les personnages et les situations sur lesquels s’appuie le récit.


La direction d’acteur aura comme orientation la recherche de la simplicité, de l’authenticité, de la vérité et de l’intensité. Une humanité dans le partage des émotions et une grande dignité dans la narration de cette tragédie. Travailler toute en retenue pour ne pas montrer ni expliquer ce qu’il faut ressentir, mais pour que chaque spectateur puisse être surpris par ses propres émotions et réactions.


C’est un travail qui demande à toute l’équipe et à la comédienne, en premier lieu, une grande humilité et une grande générosité… et c’est ce que j’ai immédiatement ressenti dès la première lecture avec Véronique Augereau.


Une musique originale et un univers visuel où alterneront lumière, video et animation seront les autres acteurs de ce spectacle.

Stéphane Daurat

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