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Antiklima (X)

+ d'infos sur le texte de Werner Schwab traduit par Patrick Moritz
mise en scène Mathias Moritz

: Note d’intention

Fable et portée


Antiklima (X) est le premier jet d’une oeuvre interrompue par la mort.
L’histoire raconte le destin de Mariedl, une adolescente accouplée à la promiscuité urbaine. Venue au monde dans une famille qui l’isole, la craint et la tourmente, elle décide de s’en sortir.
Pour échapper à ce noeud de vipères déjantées, l’héroïne affichera les masques de la patience, des détours extravagants, une complaisance charnelle sans limite et toutes les outrances utiles à sa libération. Plus tard elle deviendra la spécialiste du cloaque que Schwab intégrait aux Présidentes, trois ans plus tôt.
Il en résulte une déchetterie sociale que la pièce radiographie avec soin. Parce qu’il a trouvé la langue accidentée qui colle à son regard critique, Schwab est devenu, audelà de la star punk du théâtre, un auteur européen majeur.


Le théâtre de Schwab ne laisse pas indifférent.
Les personnages parlent une langue personnelle. Elle est déformée comme un corps cassé par le travail. C’est une langue brute, avec ses cicatrices et ses douleurs.
Au-dessus des personnages, un nuage énorme s’est amassé. Il est rempli de boues et d’angoisses affamées. Au moindre mouvement il risque d’éclater, engloutissant la scène dans le déluge.
Le monde est déjà infecté. Il se dilue dans le sang et la guimauve. Les personnages sont au bout du rouleau. Ils ont renoncé à la santé. Ils ont perdu toute importance sociale.
Or, ces presque-riens vont clarifier le monde, pour rire. Sautant d’emballements loufoques en acuités amères, ils jouent à dénuder la violence. Sans naïveté mais sans vergogne, ils la serrent contre eux. Ils lui cherchent un emploi. La question est de savoir s’ils parviendront à désamorcer la violence en la gardant chez eux car, s’ils ratent leur coup, elle se jettera sur la cité.
Schwab fait souvent précéder ses pièces d’une réflexion sur le langage. Dans Antiklima (X), Mariedl cerne la parole au coeur du texte : « Parler est une touffeur d’opération de l’appendice dans le sexe du cerveau ».
Cette phrase établit notre programme.
Mettre en scène Antiklima (X), c’est l’installer dans le concret.
L’impact des images se joue dans la matière. La poésie nous transporte mais dans un bloc de CHU. Elle est le corps humain qui prend soin de la douleur des autres hommes. La parole est poétique quand elle tranche dans le vif. Alors, comme l’incision chirurgicale, elle laisse entrevoir l’intérieur qui fascine.
C’est là qu’il faut chercher la parole délicate et brute d’Antiklima (X).
Elle inquiète mais rétablit aussi.

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