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Anticlimax

mise en scène Régis Hébette

: Mettre en scène Anticlimax

Chez SCHWAB, et peut-être tout particulièrement dans Anticlimax, « l’action », les images, la vitalité se situent dans la langue.


Notre premier et principal objectif est donc d’en favoriser l’écoute et la perception.
Toute information, notamment visuelle, et tout commentaire dans l’interprétation, qui ne servent pas directement à la confrontation à la langue et à sa réception en perturbent et en amoindrissent la portée.
Nous avons donc cherché à éliminer, dans la proposition scénographique comme dans le jeu des acteurs, tout ce qui pourrait « surcharger » la langue déjà foisonnante de Schwab.
- nous sommes partis d’un plateau nu, et avons choisi de n’y faire figurer que les éléments et actions strictement nécessaires à l’information du spectateur,
- et d’autre part, nous avons cherché à rendre ce texte avec la même précision, la même clarté et exigence qu’on aurait accordées à un texte de Claudel ou de Racine pour en rendre accessible la charge poétique.
Privilégier la langue, s’effacer derrière elle, ne signifie pas pour autant évacuer ni sous-estimer la dimension comique et ludique que le texte recèle.
Au contraire.
Anticlimax est une tragédie comique par endroits, à condition de ne pas forcer ce comique en empiétant par le « jeu » sur l’espace de la langue.
Pour nous, il n’y a pas d’alternative possible : il s’agit d’accorder une confiance complète à l’écriture de SCHWAB et à sa traduction en français, y compris en respectant au plus près le rythme et la respiration que la ponctuation nous indique.
Il en va de même pour les indications scéniques : de l’espace il nous est dit (qu’il est ensanglanté et) qu’il contient dans l’ordre de leur arrivée en scène : un matelas pour le fils, un canapé-lit pour le père et un buffet pour la mère. Véritables prolongements des personnages eux-mêmes - qui les définissent tout entier- ces « meubles génériques » sont les pierres angulaires de notre mise en scène.
Plutôt que de représenter la pièce unique de l’appartement où tout se passe – ce qui revenait à en proposer une représentation univoque forcément réductrice – nous avons choisi de modifier en permanence la représentation de cette pièce.


Anticlimax est aussi un conte fantastique - on pense à GRIMM et à PERRAULT - et « l’instabilité » scénographique participe de cette dimension. Les éléments scéniques apparaissent et disparaissent, se déplacent et se transforment, renouvelant notre perception et notre rapport à l’espace et aux « choses », mais aussi la relation que les personnages ( et les acteurs) entretiennent avec eux.
Du son, on pourrait dire qu’il ponctue le récit, avec une violence sourde mais discrète. De la lumière qu’elle rend compte du caractère onirique, expressionniste (?) et fortement fragmentaire de la pièce en découpant la scène en 14 morceaux d’espace et de temps.

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