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Anéantis

+ d'infos sur le texte de Sarah Kane traduit par Lucien Marchal
mise en scène Thomas Ostermeier

Encensée par certains, conspuée par d’autres, la première pièce de Sarah Kane Anéantis fut, en 1995, un coup de tonnerre, un choc violent dans le paysage théâtral anglais. Thomas Ostermeier reprend aujourd’hui ce texte emblématique qu’il considère comme visionnaire et débarrassé de son image provocatrice, un texte d’une force dramatique exceptionnelle, d’une écriture concentrée et précise, sans fioritures, sans faux-semblants littéraires. Il veut le faire entendre en restant, scénographiquement et dramaturgiquement, au plus près des influences revendiquées par Sarah Kane dans cette première œuvre : Ibsen, Brecht, Beckett et Shakespeare. Comment représenter la brutalité, le sexe, la barbarie dans lesquels s’inscrivent les rapports entre les trois personnages, Cate, Ian et le soldat, en même temps que la passion amoureuse, le désir de romantisme, l’espérance généreuse d’un avenir autre ? C’est ce défi que Sarah Kane propose à ceux qui veulent s’emparer de sa parole qui mêle inextricablement la barbarie de l’homme et son insondable capacité à aimer et à être aimé. C’est ce défi que veut relever Thomas Ostermeier, considérant que nous sommes maintenant cernés par cette barbarie et qu’il n’est plus possible, comme en 1995 avec la guerre de Bosnie, de fermer les yeux, tant elle s’étale devant nous par médias interposés. Mais c’est aussi l’interrogation sur la frontière si fragile entre la barbarie que porte en lui chaque être humain et la barbarie collective d’un monde à la violence sans pareille que doit traverser le corps des acteurs et le plateau du théâtre. La perte d’identité d’un individu contient la même violence que la perte d’identité d’une société, elles sont inextricablement liées. C’est ce que nous dit avec force la voix poétique, brillante, incisive et tourmentée de Sarah Kane, sans doute l’une des plus grandes dramaturges anglaises du XXe siècle. C’est ce que Thomas Ostermeier veut faire entendre hors de toute provocation inutile, reprenant à son compte ces mots de l’auteur : “on veut continuer d’aimer et d’espérer”.

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