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Anatomie du silence

Maxence Rey ( Chorégraphie )


: Présentation

Dans notre société où l’addiction à la vitesse est le nouveau dogme et où le bruit impose à l’individu un incessant tapage le coupant de l’écoute de soi et des autres, Anatomie du Silence est une attention au subtil, à l’infime, au ralentissement, à l’écoute.


Avec un sens aigu de l’étrange et du décalage, Maxence Rey questionne l’articulation des concepts du temps, d’espace, d’infini, les notions de présence-absence, d’humain-inhumain, d’animé-inanimé, d’unité-fragmenté.
Au sein d’une installation chorégraphique, plastique et sonore, elle ramène son corps au statut de matériau vivant brut et malléable. Un corps traversé de mille histoires, dans lequel quelque chose de viscéral, d’archaïque se trame et se donne à voir.


Au cœur de ce dispositif, l’expérience du spectateur devient sensitive, contemplative et fascinatoire. Une invitation à une profonde intériorisation.


Maxence Rey – danseuse et chorégraphe, et ses complices, Cyril Leclerc – plasticien-artiste visuel/créateur lumière - et Bertrand Larrieu – créateur son, viennent disséquer les silences dans le corps de la danse, les silences dans leurs plasticités, leurs lumières, leurs textures et sonorités.


Les installations plastiques et visuelles de Cyril Leclerc – environnements immersifs dans lesquels la lumière devient palpable et malléable et où le temps est ralenti -, les installations sonores de Bertrand Larrieu – univers électro-acoustiques où il ne peut y avoir de silence que s’il est crevé par les sons infimes qui nous entourent-, composent un univers singulier dans lequel le spectateur est plongé.
En pénétrant l’installation comme une antichambre de décélération silencieuse, les spectateurs sont alors invités à un ralentissement intime et personnel, à vivre une expérience plastique, sensorielle et sensitive du temps et de l’espace.


Le corps, dans une temporalité singulière, déconstruit la figure humaine, la recompose et se mue en matière vivante, se métamorphosant imperceptiblement et continuellement afin de se mettre debout. Il devient lieu de relation ou de destructuration des formes et des mouvements, lieu de découverte des différents chemins organiques à suivre pour s’ériger.
Un rythme lent et régulier, d’infimes déplacements, laissent s’échapper du corps des paysages multiples et mouvants. L’inattendu surgit dans chaque recoin du corps révélant ses figures enfouies et les principes du vivant.
Entre premier souffle et dernier souffle, le corps devient dessin, surface de projection.
Il est unifié, morcelé, rapiécé, assemblé, emporté dans un mouvement continu, en expansion, en évolution perpétuelle et en transformation permanente, tendant vers une tentative d’humanité, la bipédie.


Le dispositif est conçu pour que les spectateurs soient assis à une certaine proximité du corps de la danseuse. Dans cette relation intime, le corps cherche à captiver le regard, à inciter le spectateur à scruter le moindre frémissement de la chair, la moindre tension, à suivre les lignes de force d’un corps devenu sculptural.
Par dévoilements, plis et courbes, poids et contre-poids, tensions et relâchements, masses et lignes, façonnent lentement un être dans sa verticalité. En variations minuscules, les membres s’autonomisent, s’unissent, se dissocient, s’assemblent pour donner à voir les chemins pris pour « simplement » se mettre debout. Le corps traverse l’immobilité, la posture, le mouvement, se modelant dans son érection.
A travers ces expériences de chair, se propagent des vibrations au ralenti comme pulsations d’incertitudes, de vertiges, de secousses et d’implacable force du vivant.
Entre ombre et lumière, entre ce qui se montre et ce qui se cache, le corps exposé happe le regard. Il s’offre dans le désir illusoire que chacun de ses détails le constituant soit vu et intériorisé par les spectateurs.
Leur proximité, offrant un effet loupe sur le corps, donne accès à chaque tressaillement, vibration, incident dans la métamorphose.
Le corps peut être lu comme une surface de mille significations parlant tant du corps physique que d’un ensemble de représentations et images, d’un langage et d’une constitution complexe de l’humanité entière.
Celui qui regarde, renvoyé à sa propre individualité, projette alors ses propres lectures du monde ou fictions.

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