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Amerika, suite

mise en scène Christian Benedetti

: Bienvenue au pays du portable et du jetable

L'Amérique, après le 11 septembre 2001. Un homme, Karl Rosman, - clin d'œil à Franz Kafka et au personnage principal du roman L'Amérique -, est en train de perdre son travail. Son meilleur ami, Daniel, trompe constamment sa femme, Mafi, le grand amour de Karl, jamais accompli. Dans l'appartement de Karl, situé dans un quartier chic de New York, Daniel meurt d'une overdose de cocaïne en présence d'une maîtresse. Mafi en est presque soulagée, car elle ne restait avec lui que pour être plus près de Karl, qu'elle aime de tout son cœur. L'histoire pourrait avoir un happy end, mais il est trop tard. Mafi a décidé de déménager et de commencer " une nouvelle vie "…, en Floride, bien entendu. Endetté, privé de ressources, Karl n'a personne pour l'aider. Il comprend que, sans argent, il ne vaut pas plus qu'un clochard vaut à ses yeux. Mais, même défoncé par la drogue, ce clochard qu'il croise dans une station de métro, possède beaucoup plus le sens des affaires qu'on ne le croirait. Pour apitoyer les passants et gagner un peu d'argent, il se fait passer pour un "vétéran" de la guerre du Golfe, mutilé et traumatisé à jamais. C'est une histoire qui paye, à condition que quelqu'un soit encore prêt à l'écouter. A l'heure du Prozac et de l'industrie de l'oubli, les gens n'aiment pas avoir mauvaise conscience et la guerre du Viêt-nam est une plaie qui ne cicatrise pas. Dans ce pays de solitude, la voix d'une femme âgée sonne encore plus terriblement. Avec l'obstination d'une mère, elle laisse sans cesse des messages sur le répondeur de Karl. Elle cherche à parler à son fils qui a sans doute vécu dans cet appartement et qui a mystérieusement disparu. Travaillait-il au noir dans les tours jumelles ? Etait-il l'un des terroristes ? Ou bien un homme qu'une erreur du parcours a fait " sans domicile fixe "? Que lui est-il arrivé ? Pas de réponse. A tous les appels à l'autre, seules répondent le silence, le vide, l'abîme, la mort.


Magistralement, Biljana Srbljanovic dévoile la profonde solitude et le désarroi de l'être humain dans cette société régie par les médias et le marketing, par l'industrie de la distraction et de l'apparence. Dans ce monde où tout est devenu " portable et jetable ", l'auteur signe un de ses meilleurs textes qui nous laisse un goût d'amertume, la peur pour notre devenir, notre avenir.


Ubavka Zaric
L’Amérique, suite de Biljana Srbljanovic

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