Voici Eva. Elle a beau être blanche, européenne, bien intégrée, les yeux de toute la société sont braqués sur elle. Est-ce parce qu’Eva est amoureuse d’un jeune homme à la peau basanée ? Deux univers si différents et pourtant si semblables. Deux univers qui partent en quête l’un de l’autre. Tout pourrait être si simple. Mais rien ne l’est. Pour ce monologue de grande classe créé en 2016, Sara De Roo (tg STAN) s’est investie en profondeur. Le texte, emprunté à un roman de l’auteur belgo-marocain Fikry El Azzouzi, se complète d’extraits de la correspondance réelle que la comédienne et l’auteur ont échangée. Plus qu’une tentative de relier les rives des différentes identités culturelles, il s’agit de réconcilier entre eux deux individus, et à travers eux le politique et le personnel, le monde extérieur et le théâtre. Est-ce encore possible ? Avec cruauté et beauté, dans un seul en scène qui « éveille en nous des choses qui sommeillent », Alleen démontre que le gouffre est très profond, mais la volonté très grande. Ou que la volonté est très grande, mais le gouffre très profond.