: Les parfums de notre enfance
Tout au long de notre vie, les parfums et les goûts de notre enfance sont présents
dans notre mémoire.
Combien de fois est-on surpris par des souvenirs enfouis au plus profond de nous.
Nos souvenirs nous guettent patiemment et, au moment le plus inattendu ils
surgissent, parfois délicatement comme l’odeur des mains de ma grand-mère,
parfois violemment comme ma petite soeur cachée sous le lit qui attend pour me
faire peur.
Basilic. Albahaca. Un nom espagnol avec ses airs et sa sonorité arabes que
j’adorais dans mon enfance chilienne. Là-bas, cet arôme se retrouvait dans tous
les mets.
À dix ans, j’ai dû quitter le Chili. À notre arrivée en Australie, au début des années
septante, nous ne trouvions pas de basilic. Cela n’existait pas dans la nourriture
anglo-saxonne.
Un jour beaucoup plus tard, dans le quartier italien de Sydney, j’ai tout d’un coup
senti une odeur que je connaissais, mais je ne savais plus d’où et je me suis mise à
chercher.
Je me suis approchée d’un jardin et un vieux monsieur m’a ouvert la porte de son potager. Les tomates étaient magnifiques mais ce n’était pas elles qui m’avaient fait pleurer, ni les oignons de printemps qui se trouvaient juste à côté. Il m’a tendu la main et j’ai senti l’odeur. « Basilico » m’a-t-il dit et j’ai senti sur ses doigts un des plus purs parfums de mon enfance.
Michele Millner
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