Alaska renvoie à la complexité du monde actuel, du cerveau humain, et plus précisément de la mémoire. Le spectacle souhaite poser cette question : « que signifie aujourd’hui "perdre la mémoire" ? ». Le but n’est pas de questionner la folie mais bien notre rapport à la normalité et à l’histoire. Alaska est une fable blanche, porteuse de tous les possibles, un paysage préservé où rien n’est oublié, une tragédie moderne où l’étrange met en doute le réel. Il interroge la mémoire en donnant à voir des personnes victimes d’AVC ou d’accidents qui retrouvent, grâce à la musique, une certaine forme de logique et de clarté. Autant de cas troublants qui nous poussent à interroger les origines de la mémoire. Ce spectacle, visuel et sonore, plonge dans les eaux troubles de nos vies intérieures et fait remonter à la surface des trésors insoupçonnés. Quand notre cerveau connaît des accidents, des pannes, ou qu’il se met à nous jouer des tours, quels fantômes oubliés, quels troubles fait-il ressortir, et parfois aussi quels effets comiques ? La musique et les histoires surgissent et prolifèrent de la fantaisie des acteurs et d’une scénographie changeante. Par ce spectacle, Patrick Masset souhaite exprimer un désordre joyeux, un voyage étrange en nos « lointains intérieurs », un mouvement incessant d’éléments à la fois dérisoires et pourtant essentiels à la compréhension des choses, du monde et des Hommes.