: Présentation
Trouée, percée… à l'origine du mot " Ajour " il y a dans le tissu ou la matière : un vide traversé
de lumière.
C'est à la Chartreuse, dans l'épaisseur de la pierre de La Cave du pape que nous avons
choisi l'espace de décantation où plonger le langage et le voir redescendre pour naître.
" Au fond de la personne, personne ", nous dit Novarina. L'acteur est au centre de cette visite géologique. D'abord proférer le texte, le prendre au pied de la lettre et faire apparaître dans le langage le mouvement de la pensée entre les vides. Mettre la parole en exercice, en respiration, en expérience et en action. La dépenser dans l'espace, l'éprouver, la dilater par l'acoustique naturelle, la diviser jusqu'à voir sourdre de l'acteur " la floraison personnée ", jusqu'à entendre dans la lumière du mot " conduit " la naissance de la polyphonie.
Assis en bi-fontal sous la voûte, les spectateurs délimitent un passage où le souffle circule
car c'est peut-être depuis l'intérieur de la baleine qu'il sera possible d'écouter-voir la parole
raisonner et les langages dont les racines arrivent de partout. L'ajour, au zénith de la cave,
offre une prise d'air rectiligne et dessine dans l'épaisseur de la pierre un carré par lequel, à
seize heures, un rayon de soleil fuse découpant précisément au sol un rai de lumière diffractée.
Nous irons y examiner à la loupe " le tissage de cette matière soufflée visible en
volumes et en perpétuel mouvement, la parole. "
Les compagnons de cordée pour cette expédition " logoscopique " au centre de l'acteur, font partie des équipes artistiques ou techniques de la Compagnie le Grain, de la Chartreuse, de la Muse en Circuit et du Théâtre d'Arras. Ils sont : acteur pneumatique, musicien réversible, chanteur téléscopique, compositeur d'organa, improvisateur de-cordes-soufflées, scénographe-énumérateur, réalisateur sonore, costumier-paysagiste, éclairagiste d'escalade et raboteurs d'estrade.
La création d'Ajour est une expérience, celle d'un rêve sur-éclairé où regarder le théâtre
dans la géologie des espaces " raisonnants ".
Il faut dire au spectateur d'y venir avec un périscope, un soufflet à parole, un manuel de boucherie,
un nécessaire de passementerie, et un filet à chausse-trappe pour diviser le dialogue
en trois au centre des quatre points cardinaux.
Christine Dormoy, le 18 mai 2007
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