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Arlequin poli par l'amour

+ d'infos sur le texte de  Marivaux
mise en scène Thomas Jolly

: Notes d'intention

Rencontrer Marivaux


Arlequin poli par l'amour est née de la rencontre de Marivaux avec les comédiens italiens en 1720. C'est la pièce où, pour la première fois, s'expriment les grands thèmes qui alimenteront son écriture : la découverte de l'amour, l'expression de la jalousie, la méprise, la fidélité, le malentendu, la manipulation, la trahison...


C'est pour moi la première rencontre avec cet auteur. C'est une première immersion, un premier voyage et nous chercherons à mettre de côté le "convenu", "ce qu'on a vu" de Marivaux, "ce qu'on croit savoir" de son univers : il s'agira pour chacun d'éprouver cette langue, c'est à dire la rapprocher de nous, la soumettre à notre sensibilité et que notre sensibilité s'y soumette. S'atteler à sa construction, car la langue de Marivaux est très écrite, précise et affûtée comme une arme.


Rencontrer Marivaux donc, nous chercher et peut-être nous trouver entre ses lignes car il y a dans cette pièce l'inconscience éperdue et la naïveté insolente de la jeunesse, l'ambition de ses idéaux et la brutalité de leur désenchantement.


Arlequin et Silvia ne sont pas loin de nous : entrant dans l'âge adulte, ils butent ensemble contre un monde dont ils ne tarderont pas à mesurer le danger et dont la fée, figure de pouvoir absolu, leur fera comprendre les règles. Car c'est également un regard sur notre monde que nous propose Marivaux : Jusqu'à quel point accepte-t-on la soumission à un pouvoir en place ? Jusqu'où abuse-t-on de son pouvoir et jusqu'où en supporte-t-on les abus ?


Il y a derrière la comédie les prémices d'une réflexion plus politique : la révolution, le soulèvement, la destitution, la fascination et le goût du pouvoir.
Marivaux introduit le merveilleux dans sa pièce -un conte de fée- ouvrant à la théâtralité une multitude de possibles et induisant, par convention, toutes les fantaisies. Ce ’’registre’’ permet l'accès à un puits d'inventions sans fond pour la mise en scène, mais aussi pour le jeu et la scénographie car conscients du bagage d'imagerie conventionnelle qui accompagne la notion de conte de fée, il s'agira pour nous de jouer avec lui, afin de le détourner, le contredire ou l'amplifier...
Par ailleurs la pièce est écrite pour un registre de jeu particulier : la commedia dell'arte. Registre de jeu très codifié, un langage du corps, que nous ne tacherons pas de vouloir reproduire mais plutôt de ré-interpréter, voire réinventer.
Ainsi, face à cette langue, à la notion de conte de fée, à "la commedia dell'arte", il s'agit pour nous de re-créer, de s'approprier et de continuer à construire notre identité à la fois d'artistes mais aussi de jeunes hommes et femmes.


Enfin, c'est un commencement. Le commencement d'un travail de compagnie de théâtre né du désir de travailler ensemble, de rencontrer un public, de chercher "notre théâtre" et d'inscrire dans le temps une vraie recherche. Pour l'heure c'est la première pierre posée à notre édifice. À plus d'un titre : une rencontre.


Thomas Jolly, Juillet 2006

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