: Note de mise en scène
Par Hakim Bah, Diane Chavelet
En lisant A Bout de sueurs on est frappé par la choralité du texte. La parole passe par les personnages plus qu’ils ne se l’approprient. Les noms des personnages ne sont jamais mentionnés en début de réplique. Cette anonymie nous pousse à traiter les personnages comme des figures solitaires, fantomatiques. Qui se rencontrent. S’évitent. Se rapprochent. S’attirent. S’effritent. Se repoussent. S’éloignent. S’isolent. Justement l’isolement. Isolement progressif jusqu’à enfermement de l’un et de l’autre. Jusqu’à effondrement de l’un ou de l’autre. Jusqu’à emprisonnement de soi. Enfermement dans cet ici trop étroit parce qu’aspiré par un là-bas. Manque d’espace ici parce que pris par le vertige d’aller là-bas.
Nous pensons à deux interprètes de cette parole. Deux solitudes. Peut-être même trois. Et puis nous pensons aussi à un musicien live. Un Dj qui fera office de maître de cérémonie, ou de marionnettiste. Qui va mixer en direct. Créer des atmosphères. Des ambiances. Rendre vivantes les didascalies. Mélanger les bruits d’ici et de là-bas. Mener et manipuler. Rendre présent les absents. Rendre absent les présents. Les identifier et les envoyer à des univers précis. Jouer à jouer sur les voix. Les transformer. Il aura pouvoir ainsi de déformation des voix. Pouvoir de transformation des voix. Pouvoir tout simplement sur la parole. Mais simplement sur la parole. Un marionnettiste de la parole, jamais des corps.
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