: Note d’intention - travail sur le corps
D’abord, pour moi il faut situer le contexte politique, économique et social de la création du texte par O Bukowski : il fait partager avec le public une crise identitaire liée à l’histoire de l’Allemagne après le réunification est-ouest. C’est le vecteur du processus de création de la plupart des artistes Allemand marqué par cet événement… cette tension, d’où je pars.
Partir de la tension
De
cela
…
une
histoire
et
des
personnages
en
tension
physique
et
psychique
(conflit
intérieur)
:
cette
tension
détermine
toute
une
gestion
corporelle
et
crée
un
décalage
entre
ce
qui
est
vécu
par
les
personnages
et
les
états
de
corps
qui
en
découlent.
C’est
ce
décalage
qui
doit
être
extrêmement
précis
et
dans
le
bon
rythme…
Ce
texte
dans
ce
qu’il
a
de
plus
cruel
offre
une
dimension
des
plus
comique
aussi
…
il
faut
partir
de
cela…
De la langue
Les
personnages
parlent
trop d’un côté pour Horst et Lothar,
Deux
paumés,
frustrés,
désocialisés
et
en
rupture
avec
la
société,
fatalistes
mais
doux
rêveurs
aussi…On
les
écoute
sans
en
perdre
une
miette.
Leur
phrasé
est
particulier,
irrégulier,
haché
…la
syntaxe
déformée.
Ils
parlent
exactement
comme
ils
pensent.
Ils
pensent
comme
ils
vivent…
ils
ne
pensent
plus.
De l’autre côté chez les Terrer, on ne parle plus … rien n’est extériorisé… on parle d’une situation banale qui se joue au moment où ils la vivent … le sens est double… inquiétant. Ils sont victimes mais ne laisse aucune place à leurs états d’âme. Ils sont psycho rigides… et résistent à leur hystérie ; ils maîtrisent le langage. Mais leur dialogue n’a plus de sens ; les gestes eux sont mesurés malgré un conflit interne. Les corps sont raidis par leur éducation que l’on devine « bourgeoise ».
La gravité corporelle
Cette
dimension
langagière
fabrique
des
corps,
des
déplacements,
des
gestes
spécifiques.
Les
corps
sont
dans
cette
contrainte
aux
traits
distinctifs
en
conformité
avec
leurs
apparences
sexuelles,
sociales,
psychiques
et
leur
âge.
Nous
partirons
de
cet
«
effet
du
réel
»
pour
chercher
l’imprégnation
corporelle
qui
les
distinguent.
S’en
dégager
aussi
un
peu
en
déterminant
la
gravité
corporelle
de
chacun
des
acteurs
à
partir
de
leur
propre
conscience
corporelle
:
rapport
au
poids
;
conscience
de
l’espace
;
liens
entre
les
partenaires
;
relation
au
jeu
;
au
texte,
aux
personnages,
au
plateau,
au
décor,
à
la
musique…
(cf
:
notes
du
metteur
en
scène)
La musique* et les états de corps
Chaque
personnage
a
sa
propre
matière
de
corps
:
postures,
présence
physique,
démarches,
déplacements,
rythmes
…
sur
le
plateau
il
faudra
travailler
à
partir
de
la
matière
physique
déjà
présente
chez
les
acteurs
et
laisser
émerger
des
qualités
de
corps
pour
construire
dans
le
jeu
«
la
nature
singulière»
du
personnage…
mais
se
sera
aussi
traverser
un
espace
sonore
et
musical
pour
proposer
des
pistes
de
recherche
proche
d’une
construction
chorégraphique.
La danse sera donc formelle à certains endroits (cf.- scène 9, Horst et le cadavre ; scène du couple, scène 12).
* Marvin Gay, “Inner City blues”
Marie-Laure Lachaud
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