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A Toute allure jusqu'à Denver

mise en scène Antoine Marneur

: Note d’intention - travail sur le corps

D’abord, pour moi il faut situer le contexte politique, économique et social de la création du texte par O Bukowski : il fait partager avec le public une crise identitaire liée à l’histoire de l’Allemagne après le réunification est-ouest. C’est le vecteur du processus de création de la plupart des artistes Allemand marqué par cet événement… cette tension, d’où je pars.


Partir de la tension
De cela … une histoire et des personnages en tension physique et psychique (conflit intérieur) : cette tension détermine toute une gestion corporelle et crée un décalage entre ce qui est vécu par les personnages et les états de corps qui en découlent. C’est ce décalage qui doit être extrêmement précis et dans le bon rythme…
Ce texte dans ce qu’il a de plus cruel offre une dimension des plus comique aussi …
il faut partir de cela…


De la langue
Les personnages parlent



trop d’un côté pour Horst et Lothar,


Deux paumés, frustrés, désocialisés et en rupture avec la société, fatalistes mais doux rêveurs aussi…On les écoute sans en perdre une miette. Leur phrasé est particulier, irrégulier, haché …la syntaxe déformée. Ils parlent exactement comme ils pensent.
Ils pensent comme ils vivent… ils ne pensent plus.


De l’autre côté chez les Terrer, on ne parle plus … rien n’est extériorisé… on parle d’une situation banale qui se joue au moment où ils la vivent … le sens est double… inquiétant. Ils sont victimes mais ne laisse aucune place à leurs états d’âme. Ils sont psycho rigides… et résistent à leur hystérie ; ils maîtrisent le langage. Mais leur dialogue n’a plus de sens ; les gestes eux sont mesurés malgré un conflit interne. Les corps sont raidis par leur éducation que l’on devine « bourgeoise ».


La gravité corporelle
Cette dimension langagière fabrique des corps, des déplacements, des gestes spécifiques. Les corps sont dans cette contrainte aux traits distinctifs en conformité avec leurs apparences sexuelles, sociales, psychiques et leur âge. Nous partirons de cet « effet du réel » pour chercher l’imprégnation corporelle qui les distinguent.
S’en dégager aussi un peu en déterminant la gravité corporelle de chacun des acteurs à partir de leur propre conscience corporelle : rapport au poids ; conscience de l’espace ; liens entre les partenaires ; relation au jeu ; au texte, aux personnages, au plateau, au décor, à la musique… (cf : notes du metteur en scène)


La musique* et les états de corps
Chaque personnage a sa propre matière de corps : postures, présence physique, démarches, déplacements, rythmes … sur le plateau il faudra travailler à partir de la matière physique déjà présente chez les acteurs et laisser émerger des qualités de corps pour construire dans le jeu « la nature singulière» du personnage… mais se sera aussi traverser un espace sonore et musical pour proposer des pistes de recherche proche d’une construction chorégraphique.


La danse sera donc formelle à certains endroits (cf.- scène 9, Horst et le cadavre ; scène du couple, scène 12).


* Marvin Gay, “Inner City blues”

Marie-Laure Lachaud

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