: Note de Rodrigo Garcia
« Aventures incroyables pour le cerveau, la vue, Al‘odorat, le goût, l‘utérus ou les testicules. »
Avec cette phrase, l’architecte et philosophe Rem Koolhaas fait référence aux plaisirs que nous procurent nos grandes villes, pleines d’ «espaces ordure» (junkspaces) comme il aime nommer la multiplicité des constructions – en général énormes – traversées par des escaliers mécaniques et artificiellement secourues par l’air conditionné.
Je me demande si dans de tels espaces, tombant en ruine à peine inaugurés (1) l’amour et l’άρετή (la vertu) sont possibles et quel type d’urbanisme ou de trame des sentiments apparaissent.
En contrepartie, nous avons les espaces utopiques de Yona Friedman.
Tout comme l’ethnobotaniste Edgar Anderson a posé son regard sur la relation homme / paysage quotidien et ses mutations et perversions (2) nous pouvons parler d’un ethno-revêtement ou d’un «scellé invisible» (des libertés, des accès de folie, de colère, de rire, de pleurs, délimités par des espaces antinaturels – on crie dans un concert de rock quand la star monte sur scène, et pourtant on ne crie pas de joie soudainement en pleine rue ; on chante dans une cabine de karaoké mais pas dans une réunion de travail....).
« L’iconographie de «l’espace ordure» – écrit Koolhaas – c’est 13 % Rome, 8 % Bauhaus et 7 % Disney (presque à ex aequo), 3 % Art nouveau, suivi de près par le Style maya (...). Sa configuration spécifique est aussi hasardeuse que la géométrie d’un flocon de neige. »
Rodrigo García
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