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1983

+ d'infos sur le texte de Alice Carré
mise en scène Margaux Eskenazi

: Présentation

1983, c’est l’année de la marche pour l’égalité et contre le racisme, lancée après des violences policières survenues dans le quartier des Minguettes à Vénissieux, qui porta de Marseille à Paris l’espoir d’enfants d’immigrés de voir leur place reconnue dans la société française. 1983 marque aussi le « tournant de la rigueur » dans la politique de François Mitterrand qui choisit d’épouser une politique économique européenne résolument plus libérale et se coupe progressivement de son programme social. C’est enfin l’année où le Front national obtient ses premiers résultats notables à des élections.


Après Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre, sur les courants de la négritude et la créolité, et Et le cœur fume encore, sur les traces de la guerre d’Algérie, la Compagnie Nova poursuit sa réflexion sur les identités françaises et ses transmissions mémorielles. Alice Carré et Margaux Ezkenazi partent cette fois d’un moment crucial dans l’histoire de la France où se dessine une rupture entre la nation et ses quartiers populaires, devenue manifeste aujourd’hui.


À la jonction de l’Histoire et de l’intime, 1983 s’ancre dans un travail d’enquête et de recherche, nourri de la rencontre de témoins, marcheurs et enfants de marcheurs, ainsi qu’avec des associations sur les territoires.


Porté par un travail de troupe où chaque acteur s’engage personnellement dans la matière documentaire, 1983 cherche la friction du réel et de la fiction, puisant sa force poétique dans les mouvements de RAP (Rock Against Police), la figure de Rachid Taha et du groupe musical Carte de Séjour. La jubilation du jeu s’inspire de la liberté et l’extraordinaire diversité de tons des radios pirates et libres du début des années 1980 pour explorer les récits recueillis, décrypter ce tournant politique, et éclairer notre présent.


_« Dès qu’on a eu dix-huit ans et une heure, on a fait nos papiers français. Et c’est vrai que cette génération - et la Marche de 1983 a aidé – est dans une continuité historique avec la précédente. Il y a une filiation avec la militance de nos pères et de nos mères au FLN. Ils ont participé à une guerre de libération contre l’oppression coloniale. Cette filiation est très importante quand on parle de la Marche ou de l’engagement des Français issus de l’immigration maghrébine. Elle est belle cette filiation, chacun avec ses maux – il a fallu rompre avec la culpabilité de ne pas rentrer au pays, avec le mythe du retour, et dire : notre vie, elle peut se passer en France. »_ Léla Bencharif, militante associative. Extrait d’un entretien réalisé par la Compagnie Nova à Saint-Étienne en janvier 2022.

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