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15 %

+ d'infos sur le texte de Bruno Meyssat
mise en scène Bruno Meyssat

: Le Spectacle

Il y a des chiffres qui deviennent des symboles. Les 15 %, dont Bruno Meyssat a fait le titre de son spectacle, sont incontournables pour tous ceux qui, de près ou de loin, s'intéressent aux jeux de la finance, des placements et des profits. C'est LE chiffre par excellence : celui qui indique le pourcentage minimum de retour sur fonds propres qu'attendent les fonds de pension entrant dans le capital d'une entreprise. En deçà, c'est la porte ouverte aux licenciements économiques ; au-delà, la satisfaction des gérants d'une économie devenue quasi virtuelle. Ce capitalisme financier déborde son domaine réservé et jette son dévolu sur les relations que nous entretenons avec autrui, la valeur et l'incertitude. Intrigué par ce mécanisme et toujours désireux de faire théâtre de ses interro­gations, Bruno Meyssat, accompagné de ses acteurs, a questionné des économistes, des traders et des témoins de la crise des subprimes. Ils se sont trans­portés sur quelques lieux du pouvoir financier (Wall Street, banques et agences de notation), mais aussi sur les lieux des victimes de celui-ci (les quartiers de Cleveland-Ohio dévastés par les saisies immobilières) pour construire un spectacle qui n'est ni un tract contestataire et vengeur ni un documentaire, encore moins une conférence pour spécialistes. Il s'agit ici d'offrir au public des séquences permettant, par la présence des corps, de la parole, des images et des objets, de plonger dans les mécanismes financiers et d'y lire l'envers de notre époque. Sans jamais oublier de convoquer l'imaginaire de ceux qui s'exposent sur le plateau, comme de ceux qui regardent et écoutent. C'est donc une sorte de dialogue, d'échange, de correspondance qui se met en place autour de ce que le metteur en scène appelle «la fable de toutes les fables». Car au-delà de la finance, ce sont nos croyances, nos peurs, les rapports que l'homme entretient avec le futur et donc avec la mort, qui seront présents sur scène. Au P.-D.G. de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, qui avança un jour : «Je fais le travail de Dieu», Bruno Meyssat et ses compagnons répondent que la finance n'est pas affaire divine, mais affaire d'hommes, donc affaire de théâtre.

Jean-François Perrier

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